Expo Titanic : Voyage à bord d’une légende

Imposant, beau, luxueux, équilibré : le Titanic est le navire le plus mythique du 20ème siècle. Et pour cause, il aura fallu pas moins de 10 000 hommes pour construire sa coque et sa structure interne. Depuis le 18 juillet 2023, Titanic L’Exposition rend hommage à l’insubmersible et nous n’avons pas pu résister à l’idée d’embarquer. On vous raconte notre traversée.

Boarding pass

Dans la file d’attente, un hôte me remet ma carte d’embarquement. Me voilà renvoyée plus de 100 ans en arrière, le 10 avril 1912, au port de Cherbourg. J’ai 22 ans, je m’appelle Maria Josefa Perez de Soto y Vallejo et je m’apprête à embarquer en compagnie de mon richissime mari Victor et de notre servante. Originaires de Madrid, nous nous sommes retrouvés ici après 2 années de lune de miel pour prolonger ce moment magique avec un voyage à travers l’Atlantique à bord du Titanic.

Embarquement immédiat

Il est 20 h quand nous foulons, tout excités, la moquette rouge de la première classe. Boiseries, lustres, peinture éclatante : le couloir et l’entrée reflètent l’opulence de ce navire, le plus grand jamais construit pour opérer la traversée transatlantique. Je déambule dans le couloir sur fond de musique classique à la recherche de notre cabine : C-65. Couloir après couloir, je fais la rencontre de mes compagnons de voyage. Parmi eux, d’éminents industriels comme Isidor Straus et sa femme Ida. Originaires d’Allemagne, installés à New-York depuis 1845, ils y fondent la société familiale L. Straus & Son, spécialisée dans la faïence. Entreprise prospère, à la fin des années 1880, Isidor et son frère deviennent les copropriétaires du célèbre magasin Macy’s. Je croise également la route de Benjamin Guggenheim, issu d’une grande famille d’industriels qui revenait d’un voyage en Europe en compagnie de sa maitresse française, la chanteuse Léontine Aubart, ou encore John Jacob Astor IV, l’un des propriétaires de l’Hôtel Waldorf-Astoria.

Une traversée unique

1ère classe

J’atteins enfin ma cabine et je suis émerveillée en ouvrant la porte. L’immense Titanic pouvait loger plus de 750 passagers en première classe et pourtant, les cabines étaient spacieuses et fastueuses. Une penderie, une salle de bain privée avec lavabo et baignoire, l’eau courante, potable, froide et chaude ! Les cabines les plus luxueuses avaient même droit à un salon et une promenade privée. Elles n’avaient rien à envier aux plus beaux hôtels du monde. Mais le luxe a un prix : pour un billet de première classe, il fallait débourser 2500 dollars, soit 53 000 euros aujourd’hui, et les suites les plus incroyables voyaient leur note grimper à 4500 dollars, environ 94 000 euros, rien que ça ! De plus, si la plupart des installations du navire étaient accessibles gratuitement, pour certaines autres comme le terrain de squash ou la salle de sport, il fallait s’acquitter d’un extra. D’ailleurs, certains espaces étaient réservés à l’usage exclusif des passagers de première : la piscine, les cafés et restaurants ou encore les bains Turcs. Ces-derniers, situés à tribord du Pont F, éblouissaient les visiteurs avec une décoration aux touches orientales : rideaux du Caire, mosaïques, lampes en bronze… Le Verandah Café, installé sur le Pont A à proximité de la salle Fumeurs de première classe, avait des allures de patio avec ses grands palmiers, ses meubles en rotin et ses murs recouverts de treillis. On s’y retrouvait pour boire un verre en ayant l’impression de se téléporter en pleine campagne anglaise.

L’autre lieu incontournable du navire, c’est le grand escalier. Cette pièce majestueuse située à l’avant entre le Pont des Embarcations et le Pont de la Salle Manger permettait aux passagers de première classe de se déplacer sur les ponts supérieurs. Inondé de lumière grâce au dôme en acier qui le surplombe, le grand escalier s’étire sur 5 niveaux. C’est un rendez-vous immanquable sur le navire (et durant l’expo), pour y prendre une photo souvenir.

2ème classe

S’ils ne pouvaient certes pas jouir de toutes les installations du Titanic, les passagers de deuxième classe n’étaient pas mal lotis. En effet, les cabines de deuxième classe sont comparables à celles de première, avec des meubles en acajou et des boiseries blanches émaillées. En revanche, les passagers doivent faire l’impasse sur la salle de bain et l’eau potable dans leur cabine. Toutefois, chacune d’elles est équipée d’un réservoir, caché dans une armoire en cajou fixée au mur, qui permet de remplir une sorte d’évier pour faire sa toilette en toute intimité. L’eau usée était ensuite vidée par un Stewart. Ils bénéficiaient aussi d’un accès aux bibliothèques, d’un ascenseur, d’une promenade sur le Pont des Embarcations et d’une salle à manger où l’on y servait des mets raffinés similaires à ceux proposés en première classe. Côté prix, le tarif était quasiment le même. Parmi les voyageurs de deuxième classe se trouvaient principalement des hommes d’affaires et des membres du clergé.

3ème classe

En troisième classe, la décoration est plus sommaire, mais comparé aux paquebots de l’époque, le confort était au rendez-vous à bord du Titanic. Les lits, superposés, sont moelleux et spacieux.

Iceberg droit devant !

Le 14 avril 1912, alors qu’il reste moins de 2 jours avant d’arriver à New-York, les passagers profitent pleinement de leur voyage à bord du Titanic. L’élite de première classe a même organisé un dîner en l’honneur du capitaine Smith, pour le féliciter d’avoir mené cette traversée en toute sécurité. Pourtant, tout au long de la journée, des dizaines d’alertes glace ont été envoyées par d’autres navires. Mais l’insubmersible Titanic poursuit sa route, à vitesse maximale, dans une nuit froide, calme et très noire.

Tout à coup, une masse sombre apparait devant la proue du bateau. L’un des veilleurs, Frederick Fleet, sonne la cloche d’urgence et lance l’alerte. Si le paquebot parvient à éviter la partie immergée de l’iceberg, il heurte un éperon sous-marin qui perce la coque du navire à 6 endroits différents, laissant pénétrer l’eau dans 5 des 15 compartiments étanches du navire. Il est 23h40. Thomas Andrews Jr., l’architecte du navire, est formel lorsqu’il fait son rapport au Capitaine : le naufrage est une « certitude mathématique ».

Les rescapés du naufrage

Le bilan est lourd : 705 rescapés, 1523 disparus. Si mon mari et moi avons eu la chance d’embarquer à bord d’un canot de sauvetage, certains de mes compagnons ont eu moins de chance que nous. C’est notamment le cas d’Ida Straus qui refusa de se séparer de son mari Isidor et périrent ensemble au milieu de cette mer glacée.

Le Titanic, lentement rongé par des microbes qui s’attaquent au fer, devrait finir par s’effondrer sur lui-même d’ici un demi-siècle. Si l’Insubmersible n’existera bientôt plus, les 5500 objets repêchés et conservés constituent la mémoire de ce navire légendaire et de ses passagers.

Exposition à succès, elle est prolongée jusqu’au 1er octobre 2023. Alors venez, vous aussi, embarquer à bord du mythique paquebot et laissez-vous guider par votre destin.

Céline Coelho

Informations pratiques

Paris Expo – Porte de Versailles (15ème)

Du lundi au dimanche, 9h-21h

À partir de 19 euros

Temps de visite : environ 1h30


A propos Céline Coelho

Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.

A la découverte de la Place des Vosges : ici

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.