Pour cause de Covid-19, ce n’est pas en studio mais au beau milieu de son salon que Léa monte chaque soir sur son tapis de yoga. Lumineuse, passionnée et déterminée, cette impatiente en voie de guérison a partagé avec nous son rapport à cette discipline ancestrale qui assouplit et nourrit, jour après jour, son corps et son esprit.
Tu nous en dis plus sur toi Léa ?
J’habite à Montrouge et je travaille dans le marketing digital chez Maisons du Monde. Je gère également un site sur la maternité et la parentalité que j’ai créé il y a quelques mois (maternite-parentalite.fr) et que je développe à mon rythme en parallèle de mon métier. J’ai toujours de nombreux projets sur le feu, je suis une hyper active ! J’ai eu 30 ans cette année, je suis maman d’une petite fille de 18 mois et je suis une yogi !
Quel type de yoga pratiques-tu ?
Du Warrior Yoga ! C’est un yoga très dynamique, très cardio, créé par Aria Crescendo. L’avantage, c’est qu’il permet de progresser très rapidement et c’est top de pouvoir constater qu’au bout de quelques semaines on voit déjà des résultats ! La structure des cours est très codifiée avec un enchainement de postures précises et notamment des inversions : on se met la tête en bas et on essaye de tenir comme on le peut ! Même si c’est assez impressionnant au début, le chemin pour réussir ces postures inversées est toujours très bien encadré par Aria pour ne pas se blesser. De plus, grâce à la respiration « Ujjayi » (qui est une technique de respiration particulière que l’on retrouve dans différentes formes de yoga comme l’Ashtanga ou le Vinyasa, ndlr)on relie la pratique physique et l’aspect plus méditatif du yoga.
Qu’est-ce qui t’a conduite au yoga ?
J’ai pris mon premier cours de yoga à Londres pendant l’été 2014. C’était un cours d’Ashtanga d’une heure et demie, enseigné en anglais. J’ai à peine pu suivre tant c’était difficile pour mon corps comme pour mon esprit ! Mais j’ai adoré ! Depuis, je n’ai jamais réussi à retrouver des cours aussi intéressants. Je pratiquais 3 fois par an tout au plus, en testant des vidéos sur Youtube et des cours ici et là mais rien de bien concluant. Depuis cette première expérience, j’ai un rêve : j’ai extrêmement envie de partir en retraite de yoga, en Inde, à Bali, peu importe, et prendre 3 semaines, rien que pour moi et ma pratique. Pour vivre une telle expérience, impossible de partir en étant novice, il fallait que je m’y mette assidument.
Quand et comment t’y es-tu remise ?
Il y a un an maintenant, au beau milieu de cette période de pandémie hyper angoissante, je me suis dit que c’était dommage de ne pas « vivre ses rêves ». J’avais envie de faire du yoga, de m’entraîner, de progresser et de pouvoir faire cette retraite un jour, alors je me suis lancée et je me suis prise au jeu. J’ai donc repris en pleine période de confinement en mars 2020.
Le fait d’être devenue maman a-t-il renforcé cette envie ?
Absolument. En devenant maman, on a un nouveau rapport à son corps et à la vie. On a clairement un nouveau corps qu’il faut s’approprier, avec les kilos qui restent, et ça aussi, ça a été une source de motivation. Je me suis dit que parmi les nombreux intérêts que je pourrais y trouver, ça me permettrait, entre autres, de perdre mes kilos en trop.
Tu pratiques avec un professeur en physique ou en visio ? Seule, en duo, en groupe ? À l’intérieur ou en extérieur ?
Covid-19 oblige, je pratique chez moi en solo. J’ai d’abord regardé des vidéos sur YouTube en tapant tout simplement « cours de yoga débutant » dans la barre de recherches. J’ai trouvé quelques vidéos mais ce n’était pas ça. Et puis, en flânant sur Instagram, je suis tombée sur une prof qui a vraiment accroché mon regard : la fameuse Aria, créatrice du Warrior Yoga. Un jour, elle a proposé un live et je me suis dit « pourquoi pas ? Cette fois-ci, je me lance ! » J’ai tenu 10 minutes. J’ai arrêté en disant que c’était beaucoup trop difficile pour moi, que ce n’était pas fait pour moi mais… Je n’ai pas supporté cet échec. Alors, je me suis abonnée à sa chaîne et j’ai fait tous les cours qu’elle proposait, les uns après les autres. Je n’avais qu’une idée en tête : progresser.
Les cours sont-ils payants ?
C’est payant mais ce n’est pas cher du tout. L’abonnement à sa plateforme ne coûte qu’une dizaine d’euros par mois. Il donne accès à l’ensemble de ses vidéos qu’elle renouvelle très régulièrement. De temps en temps, elle propose aussi des cours en live sur Zoom à un tarif aux alentours de 10 ou 12 euros le cours. C’est un yoga vraiment accessible financièrement.
À quelle fréquence pratiques-tu ? Plutôt du matin ou du soir ? As-tu ritualisé ta pratique ?
Oui, j’ai absolument ritualisé la chose car je me connais ! Je me suis dit que si ça ne devenait pas une habitude dans mon emploi du temps, ça ne durerait pas. Je me suis donc organisée avec mon mari et j’ai testé pas mal de créneaux : il se trouve que je ne suis pas du tout du matin ! Mon créneau, c’est le soir. Tous les soirs – enfin, disons cinq jours par semaine en moyenne – entre 20h et 21h, je fais mon heure de yoga. Une fois que notre fille est couchée, je prends cette heure-là pour dérouler mon tapis et pour moi avant de rejoindre mon mari pour passer la soirée ensemble.
Côté tenue, dans quoi te sens-tu à l’aise ? As-tu des marques fétiches ?
Je suis très souvent en leggings. L’un de mes préférés vient de chez Yuj – qui est un studio très connu et une marque de produits dérivés en lien avec le yoga – il est imprimé léopard vert kaki, je le trouve vraiment très beau ! J’ai déjà testé des tenues un peu plus amples mais je ne suis pas fan, je ne me sens pas à l’aise dans certaines postures. Ce n’est pas agréable d’avoir le pantalon qui remonte aux genoux ou le t-shirt qui recouvre le visage pendant une inversion ! Je préfère donc ce qui est près du corps, y compris pour le haut. J’opte pour une brassière ou tout simplement un débardeur ajusté, peu importe la marque, tant que c’est confortable. Je fais un effort lorsque je prends des photos pour mon compte Instagram mais sinon, je l’avoue, je fais au plus simple !
Et pour le matériel ?
J’ai commencé avec un tapis horrible, j’utilisais même juste une serviette au début en me disant que ça n’allait peut-être pas durer ! Bon, très vite, je me suis rendue compte que c’était primordial d’avoir un bon tapis et puis, pas n’importe lequel, pas dans n’importe quelle matière. Il y en a qui glissent énormément. Je pense que c’est important d’avoir un tapis dans une bonne matière, en caoutchouc par exemple. Après, certains veulent du naturel, d’autres non, ça dépend des envies de chacun. Pour ma part, j’ai acheté un tapis chez Décathlon qui m’a coûté 35 euros. Il est antidérapant et c’est parfait pour moi, je l’adore.
Utilises-tu des accessoires supplémentaires en Warrior Yoga, type briques ou sangle ?
Dans la série de base du Warrior, on n’en a pas besoin mais lors de certains cours dédiés à l’assouplissement, on peut en utiliser. Du coup, j’ai acheté une sangle et deux blocs chez Décathlon en même tant que mon tapis.
Outre la forme physique, qu’est-ce que le yoga t’apporte au quotidien ?
Le yoga m’apporte énormément ! Je suis d’un naturel impatient, je vole de projet en projet. Dès que j’en termine un, il faut absolument que j’enchaîne sur le suivant sinon je m’ennuie. Je veux tout, tout de suite. Je m’étais toujours dit qu’en ayant un enfant, je n’aurais pas le choix, je serais obligée d’être patiente. En effet, j’ai appris la patience avec ma fille mais j’ai l’impression que je l’ai encore plus apprise avec le yoga car, même si avec le Warrior les progrès arrivent vite, ça reste des progrès millimètre par millimètre. Ça oblige à se détacher d’un idéal. Lorsque l’on a une posture en tête que l’on veut réussir à faire, on prend conscience du travail nécessaire et des étapes à franchir avant d’y parvenir. Ça m’apprend à prendre le temps dans ma vie, avec mes projets d’une part mais aussi avec autrui. Je remarque également que j’ai plus d’empathie. Tout ça doit être dû au côté méditatif du yoga, au travail d’introspection, de méditation, de relaxation, d’ouverture des chakras. Je me sens beaucoup plus ouverte, beaucoup plus apaisée et du coup, beaucoup plus patiente.
T’es-tu fixée des objectifs « yoga » pour 2021, aussi bien liés à la pratique physique qu’au coté « développement personnel » de la discipline ?
Oui ! J’ai des objectifs de posture : le fameux grand écart et la posture du danseur que j’aimerais bien réussir cette année. En février dernier, j’ai participé à un stage intensif d’une semaine pour apprendre à enseigner le Warrior Yoga, avec Aria et son mari, Gus. Même si je n’ai pas du tout fait ça avec l’objectif d’enseigner, ça m’a permis de me rendre compte que cette pratique m’apporte tellement au quotidien et sur tous les plans de ma vie, que j’ai très envie de la partager. Je ne parle pas de donner des cours, je suis trop novice encore, même si dans la pratique du yoga, on est élève toute notre vie, mais plutôt de proposer des « pratiques guidées » à mon entourage et les initier au yoga. Voilà un autre objectif que je me suis fixé pour cette année. Concernant le côté développement personnel, j’aimerais réussir à être plus patiente avec moi-même. Maintenant que je le suis avec les autres, il est temps que je sois plus cool avec moi-même, que j’arrête de me mettre la pression. Si cet objectif de grand écart je ne l’atteins pas d’ici trois ou six mois, eh bien ce n’est pas grave !
T’intéresses-tu as la philosophie du yoga ?
Bien sûr. Le yoga ce n’est pas qu’une pratique sportive et méditative, c’est tout un ensemble de choses. Le yoga, ça se pratique aussi bien sur le tapis que dans la vie. Les principaux fondements de la philosophie du yoga sont basés sur des principes moraux de la vie en société : la sincérité, la non-violence, l’honnêteté, etc. Mais aussi sur des principes de guidance personnelle comme la discipline ou le contentement. Combinés, ces principes aident à atteindre la paix intérieure. Toutes ces notions sont libres d’interprétation et c’est ça qui me plaît : rien n’est imposé, à nous de ne nous approprier la philosophie du yoga et de la pratiquer dans notre vie. Prenons l’exemple du principe de non-violence : si pour moi la non-violence c’est de ne pas manger de viande parce que je considère que c’est de la violence envers les animaux, dans ce cas, je l’adopte dans ma vie et c’est ainsi que moi je pratique cette aspect là de la philosophie du yoga.
Aurais-tu un livre à nous recommander ?
Le chien tête en bas 45 histoires d’asanas de Clémentine Erpicum. Ça raconte l’histoire des postures, des « asanas » en sanskrit, et c’est très bien illustré. C’est très chouette à lire car on y découvre ce que signifie chaque posture, pourquoi elle s’appelle ainsi, à quoi ça correspond dans la mythologie etc. c’est très intéressant ! Un autre grand classique : La Bible du Yoga de BKS Iyengar avec une grande partie sur la philosophie du Yoga qui est vraiment passionnante, ainsi que toutes les postures expliquées en images et avec des conseils pour bien se positionner. Plutôt pratique lorsque l’on pratique seul chez soi et que l’on a un doute !
As-tu envie de transmettre cette philosophie du yoga à ta fille ?
Ah oui, j’adorerais ! Effectivement, quand elle sera plus grande, j’ai vraiment envie de l’initier car je pense que c’est important aujourd’hui d’être en bonne condition physique et d’être souple, sans faire le Cirque du Soleil tous les jours bien sûr, mais je trouve qu’être souple, c’est hyper important pour être bien dans son corps. Et puis, j’ai aussi envie de lui transmettre la philosophie parce qu’au-delà de la discipline, ce sont des principes de vie et des valeurs morales fondamentales. Aujourd’hui, lorsqu’elle voit mon tapis déroulé, elle s’y installe et prend une posture qui ressemble au chien tête en bas. Je ne sais pas si je peux considérer que c’est un bon début, mais en tout cas, ça me fait bien rire !
Céline Coelho
Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.
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