Zoom sur la Ferme Ouverte de Saint-Denis

Un lopin de terre, des animaux qui gambadent, des légumes à foison, du matériel agricole d’antan… Non, nous ne sommes pas dans une zone rurale mais bel et bien aux portes de Paris, dans le 93, précisément. Depuis 2018, la Ferme Ouverte de Saint-Denis n’a de cesse de ravir petits et grands, désireux de s’octroyer une parenthèse verte. Visite virtuelle de ce projet ambitieux qui fait la part belle à l’agriculture urbaine.

La Ferme Ouverte de Saint-Denis en quelques chiffres…

2,5 hectares de surface maraichère et agricole

99 années d’exploitation agricole à Saint-Denis

1 000 000 de salades par an

Une vingtaine d’animaux

5 employés

Pour la petite histoire…

On pourrait, en réalité, parler de GRANDE histoire, chargée de souvenirs. Et pour cause, cette exploitation maraichère cultive des légumes depuis moult années et peut ainsi se targuer d’être à ce jour, la seule ferme survivante à quelques kilomètres de la capitale.

C’est la famille Kersanté, en 1920, qui est aux commandes du site agricole. Marie Pellan, capitaine de l’exploitation, propose alors des légumes diversifiés qu’elle vend aux Halles de Paris jusqu’en 1967. Trois générations se succèdent et c’est René, son petit-fils, qui prend les rênes, pariant uniquement sur une monoculture de salade jusqu’à son départ à la retraite en 2016.

Désireuse de conserver et développer cette entité historique, la mairie de Saint-Denis décide alors de lancer un appel à projet ! Son but ? Trouver des repreneurs.

Et ce n’est autre que l’entreprise familiale « Les Fermes de Gally », en collaboration avec l’association « Parti Poétique », un collectif d’artistes qui mêle nature, culture et nourriture, qui répondent à l’appel.

Des activités diverses et variées

C’est sans nul doute la pluriactivité et la multifonctionnalité du site qui en font une ferme particulière et unique à souhait. En effet, 5-6 activités différentes sont proposées :

Côté « Fermes de Gally » : pléthore de légumes frais comme des navets, radis, salades, petits oignons ou encore fenouils sont produits et vendus directement, sans intermédiaire, sur place. Aussi, toute une partie épicerie se cache dans la boutique de la ferme. Jus de pomme, huile de colza, légumes secs et farines se côtoient sur les étagères. Mais cette ferme se veut avant tout pédagogique et ludique. Ainsi, elle accueille des enfants, des scolaires et des familles pour les sensibiliser aux animaux (poules, lapins, cochons d’Inde, chèvres, moutons, chiens et bientôt un cheval) et leur faire découvrir ce lieu empreint d’authenticité à travers des ateliers aussi gourmands que variés : fabrication de pain, de jus de pomme et de beurre. Sans oublier l’écomusée où l’on retrouve toute une partie de la collection des outils anciens de la Courneuve, afin de retracer l’évolution des techniques maraichères et agricoles du XIIème siècle à aujourd’hui.

Côté «Parti Poétique » : ce collectif d’artistes possède 1 hectare faisant office de jardin en permaculture où sont cultivés pas moins de 140 espèces de légumes. De plus, des artistes sont invités afin de proposer des performances et autres concerts.

Un projet social ET environnemental

Ici, pas de label bio mais une agriculture raisonnée : traitements naturels, absence de phytosanitaire et un enrichissement des surfaces grâce au fumier et au compost.

Objectif ? Proposer des produits sains et respectueux de l’environnement. C’est pourquoi, à la Ferme Ouverte de Saint-Denis, on prône le locavorisme : pas d’empreinte carbone et un large choix de produits de saison pour les dyonésiens.

Mais au-delà de cette dimension écologique, se cache un réel projet humain, comme le souligne Jeanne Crombez, responsable d’exploitation « La Seine-Saint-Denis est un département marqué par le chômage. Or dans nos métiers, nous sommes en constante recherche de personnes pour l’agriculture et nous rencontrons des difficultés à en trouver. Le but, c’est de venir chercher des talents là où il y en a, de susciter des vocations en agriculture urbaine, de les former à la ferme et leur proposer un emploi, dans nos autres agences. »

Et après ?

Cet été, une phase de travaux va débuter. Le projet ? Construire une serre sur toiture afin d’étudier les flux énergétiques des bâtiments. Une expérimentation qui entre dans le cadre d’un projet européen pour lequel la ferme a été lauréate.