Marianne, jeune femme de 34 ans, pratique la course à pied depuis 6 ans et maintenant le triathlon. Rencontre avec une femme sportive.
1/ Qui es-tu ?
Je m’appelle Marianne. J’ai 34 ans. Je suis cadre ingénieur dans une société de grande distribution. Je suis originaire d’Angers et j’ai habité à Paris plusieurs années avant de m’installer dans le 94 puis à Versailles où je réside actuellement.
2/ Quels sports pratiques-tu ?
Je fais de la course à pied depuis 6 ans et, depuis quelques années, j’ai voulu élargir ma pratique en me tournant vers le triathlon (natation, vélo et course à pied). Je pratique aussi le trail pendant mes vacances d’été, quand j’ai la chance de séjourner à la montagne. Mais je le vois moins comme un sport malgré l’effort à fournir. Pour moi, c’est un vrai plaisir. Le silence, le cadre, la vue, c’est formidable.
3/ Comment as-tu commencé à courir ?
Enfant, j’ai papillonné d’un sport à l’autre sans jamais m’investir au point de faire de la compétition. Adulte, j’ai toujours été active mais je ne me suis jamais considérée comme sportive pour autant. Je faisais de la randonnée, du vélo mais j’y voyais surtout un prétexte pour évacuer mon trop plein d’énergie. Un jour, un de mes proches m’a conseillé d’aller courir pour me défouler. J’avais peu de temps libre à consacrer au sport et je me suis en effet dis que le ratio temps-dépense de la course à pied était peut-être le plus adapté pour moi. J’ai essayé, d’abord 20 minutes, puis 25 minutes. Beaucoup de gens pensent que je suis née en courant 1h30 mais non. Je suis passée comme tout le monde par le cap du démarrage.
4/ Quand es-tu passé de coureuse amatrice à réelle passionnée ? Y a-t-il eu un déclic ?
Il m’a fallu une bonne année. Au départ, il s’agissait d’augmenter petit à petit la durée de chaque course. Mon but était d’arriver à courir une heure d’affilée. C’était un graal pour moi. Je me demandais vraiment comment on pouvait réussir à courir si longtemps. Et puis, j’ai couru une heure. Là, j’ai décidé de m’inscrire à une course, mon premier semi-marathon. J’ai franchi la ligne d’arrivée au bout d’1h45 au lieu des 2h que je m’étais fixée pour terminer ma course. Pour moi, ça a été l’élément déclencheur. J’avais des capacités, je pouvais m’entraîner et continuer à progresser pour faire baisser le chrono et augmenter la distance. La passion était née.
5/ Aujourd’hui, tu cours pour le chrono ?
Oui. Au début, c’était vraiment pour me défouler, courir une heure le dimanche comme beaucoup de gens et partager cela avec des amis. Et à partir du premier semi-marathon et des rencontres qui en ont découlé, l’esprit de compétition s’est mis en place. Au début, on progresse très vite en course à pied. Puis, quand on court seule, on stagne et il faut passer aux séances spécifiques d’entrainement et voire même au club pour se stimuler.
6/ Quels sont tes endroits préférés pour courir en région parisienne ?
Etonnamment, j’ai découvert la course en arrivant sur Paris. C’est une pratique sportive qui colle bien aux grandes villes. Il suffit juste d’avoir une paire de chaussures et une tenue et on peut pratiquer n’importe où, à n’importe quelle heure. Pas besoin de respecter des horaires liés à un établissement et c’est un plus lorsqu’on est cadre. J’ai d’abord beaucoup couru dans le XIV° et le XV° arrondissement, juste en bas de chez moi. Au Champ de Mars aussi, sur les quais de Seine, au bois de Boulogne ou à Vincennes. Cela m’a permis de me réconcilier avec Paris à une époque où je n’aimais pas trop cette ville. Courir de nuit, voir les monuments éclairés dans cette ambiance si particulière permet de voir Paris sous un autre angle et de se l’approprier différemment. Maintenant que j’habite à Versailles, je cours de moins en moins sur route, à part lorsque je prépare une séance d’entraînement spécifique. Je préfère courir en forêt de Versailles. Je sais qu’il y a aussi des spots très sympas dans l’Essonne ou dans le 78 pour faire du trail, de la course nature avec du dénivelé, mais je préfère courir en bas de chez moi. C’est aussi l’avantage de ce sport : mettre ses baskets et sortir courir dès le pas de sa porte.
7/ Quand pratiques-tu ? A quelle fréquence le pratiques-tu ?
Avant la COVID, c’était très aléatoire. Il m’arrivait parfois de courir entre midi et deux au bureau ou le soir en rentrant du travail. Dans ce cas, je ne courais pas plus d’une heure. Je profitais ensuite du week-end pour les sorties plus longues. Je n’avais pas de rythme particulier même si je m’astreignais à courir au moins deux fois par semaine pour tenir mes objectifs.
Depuis le début de la crise sanitaire, j’ai un rythme qui ne varie pas. Toutes les semaines se ressemblent en télétravail. Le mercredi, je travaille sur des séances spécifiques sur piste et le samedi matin, je m’autorise une séance nature plus longue.
8/ Et le jour où tu n’as pas envie de courir, que fais-tu ? Tu arrives à rester toujours motivée ?
Ces dernières années, j’ai appris à écouter mon corps car parfois, un manque de motivation révèle qu’il faut lever le pied. Dans ce cas, je ne culpabilise pas et je reporte tout simplement mon entraînement au lendemain. Finalement, prendre un jour de récupération, cela fait aussi partie d’une bonne préparation physique à moyen terme. A contrario, parfois toutes les conditions sont réunies mais je n’ai pas envie de courir. Dans ce cas, je me force un peu. Il me suffit en général d’imaginer combien je serai contente d’avoir couru une fois rentrée. Ça marche à tous les coups. Les 20-30 premières minutes sont les plus difficiles mais une fois ce palier franchi, je me sens beaucoup mieux. Avec l’habitude, on trouve toujours un avantage à une sortie. Quand il neige par exemple, je cours en forêt. Malgré le froid, le bonheur de courir seule dans une belle neige et de voir la nature sous d’autres jeux de lumière suffit à me donner envie.
9/ Où achètes-tu ton matériel sportif ?
Comme beaucoup de gens, j’achète mon matériel sur internet.
10/ As-tu des marques préférées en particulier ?
Je suis une inconditionnelle d’Adidas, pour les chaussures comme pour la plupart des vêtements. Quand j’ai débuté la course à pied, j’ai rejoint le Adidas Runners Paris, une communauté gratuite, ouverte à tous et à tous niveaux et qui fédère beaucoup de coureurs parisiens autour de moments sportifs. Il y a différents points de ralliement sur Paris à certaines dates et à des heures données. Les groupes se créent en fonction de l’allure et de la distance que l’on souhaite parcourir. A l’époque, je ne voulais pas courir seule de nuit à Paris. J’ai donc intégré cette communauté et cela m’a donné envie de tester leurs équipements. J’aime leur matériel pour sa qualité et sa technicité mais il y a aussi un aspect sentimental non négligeable. Je reste, d’une certaine manière, fidèle à la marque qui m’a initié à la course à pied. Je m’habille également chez Décathlon. C’est une très bonne enseigne, tant pour le design que pour la tenue de leurs vêtements.
11/ Décris-nous les vêtements de sport que tu portes quand tu le fais ?
Je porte du synthétique et du technique, la plupart du temps du noir ou gris. Je cours en short toute l’année. Il m’arrive de mettre un legging mais uniquement quand les températures sont négatives. En général, dès que je mets un peu d’allure et que j’accélère, je n’ai pas froid aux jambes. En haut, très souvent, il me suffit de mettre un tee-shirt manches courtes. Quand on passe sous les 5 degrés, je commence à mettre un tee-shirt manches longues et des petits gants, un cache-cou et un bandeau pour les oreilles. Mais ma tenue reste minimaliste.
12/ Quelle est la fréquence du renouvellement de ton matériel ?
Je renouvelle peu mes vêtements, notamment les tee-shirts car ils sont souvent offerts à la fin des courses, en guise de cadeau. En revanche, je change de chaussures tous les 6 mois. J’alterne toujours entre deux paires avec des amortis différents : une paire de chaussures de route et une autre de trail, plus lourdes mais qui évitent, grâce aux crampons, de glisser dans la boue par exemple.
13/ Quel type de sous-vêtements mets-tu ?
Je porte des brassières Kalenji ou Adidas. J’ai peu de poitrine donc cela me convient parfaitement. Et, comme je cours en short, les filets intégrés me suffisent. Je sais qu’il existe des culottes sans couture qui, en legging, doivent être utiles mais je n’ai jamais essayé.
14/ Que fais-tu avant et après avoir du sport ?
Comme je n’aime pas du tout la sensation de lourdeur que l’on peut parfois avoir en course, je fais attention à ce que je mange avant de faire du sport. J’applique une règle simple. Soit, je mange léger, un verre d’eau ou pour les grandes sorties une banane, soit je fais un vrai repas et j’attends trois heures avant de courir pour avoir le temps de bien digérer.
Côté rituel, je commence toujours par un petit échauffement et une récupération derrière. J’évite par contre de faire des étirements juste après la sortie. Je préfère les faire quelques heures après. Je m’hydrate beaucoup dans les heures qui suivent une sortie pour éviter courbatures et sensations de crampes.
15/ Utilises-tu des accessoires supplémentaires ?
Non, pas vraiment.
16/ Utilises-tu des applications pour smartphone ou des objets connectés lors de ta pratique sportive ?
J’utilise une montre GPS Garmin pour enregistrer mon allure, la distance parcourue et la trace de mes sorties.
17/ Ecoutes-tu de la musique quand tu fais du sport ? Quelle est ta playlist préférée ?
J’ai horreur d’écouter de la musique en courant car cela perturbe mon rythme. Je finis toujours par me synchroniser sur le rythme de la musique. Du coup, j’évite. Je préfère me laisser aller à mon flot de pensées ou regarder le paysage. Je réfléchis au boulot, au prochain week-end, etc. ce qui me permet de me vider vraiment la tête.
18/ Est-ce que tu suis des influenceurs pour te motiver ?
Oui, je suis les professionnels de mes disciplines sur Instagram. Il y a de belles photos et cela me permet de m’évader à travers eux. J’en profite également pour être à la page des courses, des résultats des sportifs de haut niveau français. J’apprends grâce à eux.
19/ Fais-tu du sport en groupe ou toute seule ? Si en groupe, comment as-tu trouvé/rencontré tes acolytes ?
Aujourd’hui, je cours plutôt seule ou avec mon copain car je ne suis plus d’entraînement en club. Je m’entraine seule depuis 2 ans même si je cours occasionnellement avec mes amis le week-end. La plupart des gens que j’ai rencontré et qui courent viennent du Adidas Runners Paris.
20/ Fais-tu de la compétition ? Si oui, pourquoi ?
La compétition, c’est la carotte. Il n’y a pas de visibilité sur les compétitions grand public en ce moment donc je n’ai rien de prévu. J’espère malgré tout pouvoir faire un trail cet été si la crise sanitaire me le permet. Et je m’entraîne surtout pour les championnats de France de triathlon et de duathlon qui démarrent au printemps. Je serai sur la ligne de départ avec une équipe du 94. A l’issue du championnat, comme pour le football, soit on monte dans la division supérieure, soit on descend. L’idée, c’est d’honorer notre classement actuel et de faire mieux que l’année précédente.
21/ Et le Covid ?
Ce n’est pas facile tous les jours, justement parce que nous sommes privés de compétition alors que c’est justement notre principale source de motivation. Malgré tout, la crise facilite mon entraînement. Je me dégage plus facilement du temps pour courir et me reposer. Mais participer à des événements autour du sport me manque.
Claudia Sailland