Il existe parfois des moments où l’envie nous prend de nous extraire de la vie parisienne, trépidante et stressante. Quoi de mieux alors que de s’offrir une bulle de détente et de douceur avec un massage. Nous avons testé pour vous un spa qui vous faire du bien. Impressions.
Situé au Trocadéro, un des quartiers les plus cossus de Paris, le nom déjà interpelle : la Villa Thalgo. Je me prends aussitôt à rêver. J’imagine l’Italie, la Méditerranée et je me vois plonger dans un univers de senteurs, de bien-être. Pressée de m’offrir cette parenthèse de volupté, je prends donc rendez-vous par téléphone. J’ai noté sur le site Internet un massage d’origine indienne qui me tente, l’ayurvédique. J’en avais déjà profité dans un autre centre, il y a très longtemps, et j’en avais gardé un excellent souvenir.
Le rendez-vous est pris – après avoir communiqué mon numéro de carte bancaire. Il sera confirmé par l’envoi d’un mail et d’un sms demandant de prévenir 48 heures à l’avance en cas d’annulation. Une précaution nécessaire et dissuasive : si le rendez-vous n’est pas honoré, le prix du massage – 120 euros – sera prélevé directement sur mon compte.
Je me rends donc à la Villa Thalgo un vendredi de juillet, à 11 h 30. Le spa se niche dans un grand bâtiment en pierre. Il faut chercher un peu pour le trouver. Un escalier me mène au sous-sol. Une des deux hôtesses en tailleur bleu marine impeccable me reçoit. Je suis un peu décontenancée, ayant l’impression de me retrouver à l’accueil d’une grande entreprise de la Défense. Avant toute chose, la jeune femme m’invite à répondre à un questionnaire concernant mon état général de santé, avec mes antécédents médicaux. Puis, après avoir payé, elle m’accompagne au vestiaire. L’atmosphère générale est plutôt propre et aseptisée. Ambiance entreprise.
Le vestiaire en question ressemble à celui d’une salle de sport, avec une douche et quelques cabines pour celles qui souhaitent se déshabiller à l’abri des regards. À l’intérieur du casier qu’on m’attribue, un peignoir et des mules en tissu éponge. Une fois en peignoir, je rencontre l’une des esthéticiennes, tout en sourire. Elle me propose un verre d’eau avant de m’emmener jusqu’à une cabine de massage. Qu’on atteint après avoir longé un couloir aux murs décorés d’œuvres… qui n’attirent pas spécialement le regard (le mien tout du moins)… et dépassé un bassin dans lequel il est possible, en dehors des heures d’aquagym, d’effectuer quelques brasses… moyennant quelques dizaines d’euros supplémentaires.
Derrière la vitre, des gens en costard-cravate
La cabine, aux lumières tamisées, est équipée de placards en bois et d’une douche. L’esthéticienne me donne une boîte où déposer ma montre et mes éventuels bijoux. Elle s’éclipse un instant, le temps pour moi de remplacer mon peignoir par une culotte et une charlotte en papier. À son retour, elle m’interroge pour savoir s’il y a des contre-indications à prendre en compte. Je lui signale une légère douleur à l’épaule avant de m’allonger sur le dos. Et c’est parti pour cinquante minutes accompagnées d’une musique relaxante.
Je suis attentive au toucher de la masseuse. Agréable, certes, mais que cela me transporte, pas vraiment ! J’ai surtout la sensation qu’elle réalise un massage standard. Où est le côté ayurvédique ? C’est “pro”, certes, mais cela n’engendre pas chez moi le relâchement et la détente escomptés.
À la fin du massage, la professionnelle m’offre une infusion et me suggère d’aller m’allonger dans une pièce, ou bien de m’asseoir dans le salon ou dans le jardin. J’ai envie de profiter de la chaleur du soleil. Sauf que, en guise de jardin, je me retrouve en réalité dans un patio. Avec, en face de moi, une vitre fumée à travers laquelle je devine une cantine et des gens qui déjeunent en costard-cravate. Et moi qui reste en peignoir ! À n’en point douter, j’offre une vision décalée. Bonjour l’intimité… Je décide de faire fi de ces “intrus” et m’installe dans un fauteuil en rotin avec, pour seule lecture, un gratuit féminin distribué d’habitude à la sortie du métro. Un peu plus tard, une employée vient me proposer de déjeuner sur place. Je décline poliment et regagne les vestiaires. Quand je sors, je remercie les hôtesses d’accueil qui me répondent par un sourire lisse. Je remonte à la surface et retrouve l’air de Paris. En voyant des gens se prélasser à une terrasse, je me dis que j’aurais eu autant de plaisir à faire comme eux. La Villa Thalgo est certes un joli nom avec une belle adresse. Elle offre des massages efficaces, sans doute, mais chers et sans chaleur.
Marina Al Rubaee
Pour en savoir plus :
Villa Thalgo Paris Trocadéro
8, avenue Raymond-Poincaré
75016 Paris
Tél. : 01 45 62 00 20
Site Internet : villathalgo.com