La maire du 9ème arrondissement de Paris, Delphine Bürkli (UMP), souhaite classé les toits de Paris au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Mais la maire de Paris, Anne Hidalgo, ne le souhaite pas.
L’initiative de Delphine Bürkli fut lancée en octobre 2014 et semblait plaire à l’exécutive parisien. Elle souhaite mettre en valeur la particularité des toits parisiens constitués de zinc et d’ardoise et avait même présenté un vœu au conseil de Paris à la même période.Son vœu était de mettre en place une « stratégie patrimoniale » pour ces toits, pour les « protéger » et aussi pour les « mettre en valeur » sur le plan touristique. Il avait été adopté. Tout semblait bien parti.
« Je n’ai pas envie de mettre Paris dans le formol »
Mais lundi 9 février, Anne Hidalgo change d’avis et déclare :
« Je n’ai pas envie de mettre Paris dans le formol, d’autant que l’on veut faire de la végétalisation sur les toits, installer du photovoltaïque », a précisé la maire. « On veut permettre la transformation de la ville, se préparer aux éventuelles hausses de température liées au réchauffement climatique. Je ne veux pas que ce classement nous empêche de faire cette transformation écologique », poursuite t-elle.
Pour Bruno Julliard, Premier adjoint à la Ville, explique que « sans doute d’une trop grande bienveillance de ma part à la position de Delphine Bürkli » et « nous avions discuté, j’étais d’accord sur le fait que les toits de Paris devaient être mis en valeur ». Mais il veut rester prudent : «Je l’avais prévenue que ce dossier ne remplissait aucun critère pour prétendre à un classement à l’Unesco, et que cela risquait de fragiliser toute tentative d’embellissement. Elle le sait depuis un bon moment. Si elle continue c’est que son aventure médiatique lui importe davantage que la défense des toits. »
Paris doit respirer
Anne Hidalgo souhaite mettre en valeur les toits de Paris d’une autre façon, en les plantant. Elle souhaite transformer les 314 hectares de terrasses en jardins. Mais la meilleure façon n’est en aucun cas un classement à l’Unesco ». « Il faut qu’on respire dans cette ville », insiste Anne Hidalgo.
Delphine Bürkli a participé au lancement du comité de soutient à la candidature le 5 février dernier en présence du photographe Gilles Mermet et parrainé par le GCCP (Syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie).
Fondateur du Lutèce du Parisien et rédacteur en chef depuis 2009.