Les Habitations à Bon Marché (HBM) sont des logements sociaux créés à la fin du XIXe siècle pour combler le problème de logements salubres dans les villes.
Petit rappel historique
Les HBM ou Habitations à Bon Marché, prédécesseur de nos HLM, sont issues de la loi Siegfried du 30 novembre 1894.
Cette loi fut mise en place pour combler le manque de logements salubres dans les certaines zones, suite à la révolution industrielle et à l’urbanisation galopantes des populations.
Par exemple, en 1832, une épidémie de choléra fait près de 20.000 victimes, et les docteurs Parent-Duchâtelet et Villermé soulignent le rôle désastreux de l’insalubrité et l’exiguïté des logements. Du fait par exemple, du manque de fenêtres dans certains immeubles. (Pourquoi y a-t-il des fenêtres murées sur certains immeubles ?)
En 1912, les Offices publics d’habitations bon marché (OPHBM) furent créés pour régler la crise du logement populaire dans les grandes villes. Puis en 1914, les OPHBM sont lancés pour la ville de Paris sur la demande de Raymond Poincaré (10ème président de la 3ème République, entre 1913 et 1920).
Après la Première Guerre mondiale, la question du logement devient cruciale, notamment à Paris et dans le département de la Seine. Le retard pris dans la construction, les destructions et l’afflux de populations provinciales et étrangères rendent le parc inadapté, insuffisant et insalubre.
Les réponses seront de deux ordres :
- l’une d’initiative privée et non structurée, pour les lotissements,
- l’autre d’initiative publique, concernant les cités-jardins et les HBM.
Dans les années 1920, de nombreux lotissements seront réalisés dans le département de la Seine, sur une surface de l’ordre de 15.000 hectares, soit près du double de la surface de Paris, profitant d’une amélioration des conditions de déplacement permises par le développement des lignes de trains de banlieue ou des tramways qui irriguent la proche et la moyenne banlieue.
En 1928, la loi Loucheur prévoit, dans le cadre des actions des offices de HBM (31 offices municipaux dans le département de la Seine), la construction de 200 000 logements HBM et 80 000 logements à loyer moyen en 5 ans avec l’aide financière de l’État.
Les HBM parisiens
Après la Première Guerre mondiale, les gouvernements successifs décident la suppression de l’enceinte fortifiée de Paris, qui n’est plus adaptée aux besoins de la Défense, et d’aménager la partie située entre les boulevards des Maréchaux et la limite extrême de la zone de servitude militaire. Celle-ci était une zone non-constructible ou zone non-ædificandi, correspondant à l’actuel tracé du périphérique, et laissée volontairement en friche par la Défense de Paris pour des raisons militaires datant de la fin du XIXe siècle.
Se développeront alors des immeubles de briques orange, hauts généralement de six étages, qui seront mis à la disposition des foyers modestes et populaires de la capitale.
- Immeubles traversants en « dents de peigne » :
- Comportant plusieurs immeubles et s’organise de part et d’autre d’un axe important traversant la parcelle.
- Plus tardive que le précédant, l’entrée est marquée par un passage cocher donnant accès aux lieux de vie.
- Immeubles traversants à redans : s’organisent autour d’une voie publique intérieure traversant la parcelle.
- Immeuble à cour ouverte : les bâtiments sont réparties autour d’une cour accessible dès l’entrée,. Chaque immeuble à sa propre entrée sur cette cour et cette cour donne sur l’extérieure.
- Immeuble à cour fermée : immeuble de plein gabarit sur l’alignement de la rue. L’entrée se fait par un passage cocher donnant accès à une cour pavée. La cour est invisible de l’extérieur.
- Immeubles traversants isolés : bâtiments sont organisés de part et d’autre d’une voie centrale.
- Immeubles séparés : Ensemble d’immeubles indépendants réduit au minimum au terme de surface, relié ensemble par un socle commun, avec des commerces au rez-de-chaussée. Possède une cour ouverte.
- Immeubles traversants formant un îlot : îlot de 2 immeubles, proche du modèle à cour ouvert, mais ne côtoie pas d’autres immeuble.
- Cité ouvrière : allée ayant des immeubles de moins de 3 étages.
Fondateur du Lutèce du Parisien et rédacteur en chef depuis 2009.