Cent ans après les jeux de Paris 1924, Paris redevient la ville hôte des Jeux Olympiques. Nous sommes dans la dernière ligne droite avant leurs ouvertures, faisons le point et le tour de cet événement.
Choix de la ville hôte
La sélection de la ville hôte a débuté en 2015 avec 5 villes candidates (Paris, Los Angeles, Hambourg, Rome, Budapest), pour ne laisser finalement que Paris et Los Angeles. En 2017, lors de 131e session du CIO à Lima (Pérou), il fut décidé que Paris organise les JO en 2024 et Los Angeles en 2028, sans réaliser de processus de sélection à partir de 2019.
Ouverture des JO sur la Seine
La cérémonie d’ouverture des JO se tiendra sur la Seine avec un trajet de 6 kilomètres du pont d’Austerlitz au pont d’Iéna. 10.500 athlètes défileront sur 160 bateaux, en présence de 300.000 à 350.000 spectateurs.
Les athlètes pourront apercevoir la cathédrale Notre-Dame, le Palais du Louvre, le Musée d’Orsay, la Concorde, le Grand Palais, les Invalides et pour finir la tour Eiffel.
Le début de la cérémonie débutera à 20h24, faisant référence à l’année des JO, dont la traversée durera 3h30.
Liste des sites ou des principaux
Le projet s’appuie sur 95% de sites existants ou temporaires et ceux existants ont été rénovées.
Les sites déjà existants sont par exemple le Grand Palais ou le parc des princes.
Il y aura des créations de sites définitifs, comme :
- Centre aquatique, construit à Saint-Denis (93), à côté du Stade de France, permettra d’accueillir les épreuves de natation, de plongeon, et de waterpolo. Après les JO, il servira à l’apprentissage de la natation et à réaliser des compétitions. Il y aura aussi des espaces de fitness, d’escalade, de paddle-tennis et de sports collectifs.
- Aréna Porte de la Chapelle (Paris 18e) : arène couverte de 7.000 places pour le badminton et gymnastique rythmique pour les JO et le para-badminton et la para-taekwondo pour les paralympiques. L’Arena proposera des concerts, spectacles et compétitions sportives.
- Vélodrome national et stade BMX, site construit à Saint-Quentin-en-Yvelines (78) comprenant une piste de 250 mètres de long et large de 8 mètres, accueillera les épreuves de poursuite, de sprint, de vitesse, et de kilomètre. Pour la partie BMX, un stade aménagé, permettra les sautes, virages et aura des obstacles. Après les JO, le vélodrome restera le siège de la Fédération Française de Cyclisme.
- Site d’escalade au Bourget (98), site passant de 9 à 13 hectares et pourra accueillir 6.000 personnes en tribune. Six murs d’escalade seront construits. Trois murs temporaires en extérieur puis déconstruits à la fin des Jeux, ainsi que trois murs d’entrainement et d’échauffement, (2 en extérieur et un en intérieur) et seront conservés. Après les Jeux, le gymnase sera lui adapté pour accueillir des compétitions de handball, avec 250 places.
- La colline d’Elancourt (78), haute de 231 mètres avec vue sur la tour Eiffel. Ce site servira aux épreuves de VTT. Après les Jeux, elle servira aux amateurs de VTT de marche et de course à pied, ainsi que pour des balades.
- La stade nautique, aménagé au sein de l’île de loisirs de Vaires-Torcy (77), ouvert depuis 2019, conçu pour les épreuves olympiques et paralympiques de canoë kayak et d’aviron.
Sites provisoires
- Arena Champs-de-Mars (dans le Grand Palais Éphémère) pour le judo et la lutte
- Place de la Concorde pour le basket-ball 3×3, BMX freestyle, breakdance, skateboard.
D’autres villes participent aussi aux JO. Nous pouvons citer :
- Nantes, Bordeaux, Lyon, Saint-Étienne et Marseille pour le football
- Marseille pour la voile
- Lille pour le handball
- Châteauroux pour le tir
- Teahupo’o pour le surf
Le village olympique
Le village olympique se situe sur 3 communes Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis, à proximité du quartier Pleyel et de la gare Saint-Denis-Pleyel. Il s’étend sur 52 hectares en s’étend sur environ 500 m de largeur par 650 m de longueur. Il a été imaginé par l’architecte Dominique Perrault en 2015 et les travaux débutent officiellement en novembre 2019 par la visite du premier ministre Edouard Philippe et de la maire de Paris Anne Hidalgo posant la première pierre symbolique.
Lors des JO, 206 délégations participeront à l’événement, représentant 10.000 athlètes. Pour les paralympiques, 182 délégations pour 4.500 athlètes. Les délégations comprennent aussi des officiels, agents administratifs et le staff (entraîneurs, médecins, kiné, etc).
Le village comprendra 82 logements résidentiels, près de 3.000 appartements et 45.000 clés seront associés à ces logements. Chaque logement comprendra en moyenne 6 personnes. Les logements auront 5.500 canapés et 14.250 lits, dont les sommiers seront en carton, comme aux JO de Tokyo, pour être recyclés par la suite.
À l’extérieur se trouvera 1.000 arbres de grandes tailles et 7.000 jeunes plants. Cette verdure permettra de réduire la température du sol en cas de canicule.
Dans les chambres, il n’y aura pas de climatisation, dont les matériaux de l’immeuble devront permettre de se reposer et de dormir sans subir la chaleur.
A la fin des JO, le village olympique se transformera en logements.
La Cité du Cinéma
Au cœur du village, se trouve la Cité du Cinéma, ancienne usine électrique, qui pourra servir 3.200 couverts en simultané et 40.000 repas par jour. Un autre restaurant sur L’Île-Saint-Denis pourra accueillir 600 personnes. Il y aura tout sauf de l’alcool, ni vin, ni bières, seul excès accepté sera le Coca Cola, car c’est un partenariat officiel.
De même, il y aura des laveries, un restaurant ouvert 24h / 24 dans la Cité du cinéma, de la vente à emporter des commerces, un centre confessionnel pour prier, une polyclinique, une poste, un coiffeur, une nurserie pour prendre soin de ses enfants en journée, une salle de sport, plusieurs terrains d’entraînement.
La Cité du Cinéma se transformera en bureaux et l’école Danhier (école de kinésithérapeutes et d’ostéopathes) sera réaménagée en polyclinique avec 200 spécialistes.
En face de la Cité du Cinéma se trouve la gare routière, avec 55 quais de bus, avec 140 bus par heure circuleront en heure de pointe.
Passerelle entre le village et L’Île-Saint-Denis
Pour relier L’Île-Saint-Denis au reste du village, une passerelle « du Village Olympique » a été créé.
Le Village des médias
Le village des médias sera installé au Parc des expositions du Bourget et les 2.800 journalistes hébergés dans 1.300 logements construits à Dugny. Les logements seront convertis en habitations pour 4.000 habitants dont 20% de logements sociaux.
La flamme olympique
La flamme olympique a été conçu par Mathieu Lehanneur, avec des effets d’ondes et de vibrations sur la torche pour rappeler les vagues de l’eau, notamment de la Seine.
Elle pèse 1,5 kg et mesure 70 cm de haut pour 3,5 cm de diamètre et a été fabriqué en acier recyclé par ArcelorMittal. Il y aura 2.000 exemplaires, dont 1 500 pour les JO, 500 pour les JP.
Médailles olympiques
Les médailles ont été désigné par la Maison de joaillerie Chaumet et créées autour de trois inspirations : l’hexagone, le rayonnement et le sertissage.
Chaque médaille comprendra 18 grammes de fer puddlé (ancien procédé d’affinage de la fonte), utilisé dans la construction de la tour Eiffel. Pas de panique pour la tour Eiffel, le fer puddlé vient des stocks lors des diverses rénovations. Le poids total pour les médailles est de 91,512 Kg.
Les médailles feront 85 millimètres de diamètres pour 9,2 millimètres d’épaisseur pour un poids allant de 529 grammes pour l’or à 455 grammes pour le bronze. L’emblème des JO est frappé au centre de l’hexagone.
Sur la face avant, un hexagone en fer puddlé dans son centre un morceau de la tour Eiffel en forme hexagonale, symbole de la France, avec un jeu de lumière autour, grâce à un facettage irrégulier, légèrement en relief, représentant le rayonnement de la France, des performances sportives et la créativité.
Sur le revers de la médaille, il y aura deux versions, celle pour les JO et celle pour les paralympiques.
Pour les JO, elle sera ornée de la déesse de la victoire Athéna Nikè devant le Stade panathénaïque, et du Parthénon.
Pour les paralympiques, la médaille représentera la tour Eiffel vue du dessous, avec « Paris 2024 » écrit en braille.
Il y aura en tout 5 084 médailles et fabriquées par la Monnaie de Paris en matériau recyclé. L’or et l’argent ont déjà été utilisés et sont réemployés et pour le bronze provient de chutes de médailles récupérées par la Monnaie de Paris depuis un an.
Les Jo et JP prévoient plus de médailles que nécessaires. Certaines médailles vont au CIO et CIP en cas de réattribution future, par exemple en cas de dopage et dans des musées olympiques. Les autres médailles restantes seront vouées à être détruites et refondues.
Affiches des JO et JP
Affiches inspirées des albums « Où est Charlie » et créées par Ugo Gattoni et ont nécessité 2.000 heures de travail. Il y a deux affiches, l’une pour les JO et l’autre pour le Jeux Paralympiques, pouvant être réunies en une seule affiche.
Elles fourmillent de détails et comportent 8 phryges. A vous de les trouver !
Mascottes
Les deux mascottes, baptisées Phryges, représentent un bonnet phrygien, symbole de la Révolution française de 1789. Il y a une version pour les jeux olympiques et paralympiques.
Les deux mascottes possèdent une robe rouge, un franc sourire, une cocarde tricolore à l’extrémité de ses yeux bleus. La version pour le paralympique a une prothèse côté gauche et une basket rouge quant à l’autre est chaussée de deux baskets blanches aux lacets tricolores.
Mascottes coconçues par l’agence créative W et les équipes de design de Paris 2024.
Transports en commun
Pour permettre la déserte des 25 sites olympiques (13 dans Paris et 12 en Petite et Grande Couronne) et 17 sites paralympiques (dont 10 dans Paris et 7 en Petite Couronne).
Ligne 14 :
Prolongement au Nord entre Mairie de Saint-Ouen à Carrefour Pleyel.
Prolongement au Sud entre Olympiade et aéroport d’Orly.
Tramway T3b
Le prolongement vers l’ouest de la porte d’Asnières à la porte Dauphine en passant par la porte Maillot.
Prolongement du RER E
Le RER E est prolongé vers l’ouest entre Haussmann et Mantes-la-Jolie, en passant par la porte Maillot, ne sera que partielle avec un train toutes les 15 minutes et seulement de 10 h à 16 h.
Lignes 15 à 18
Aucunes des nouvelles lignes de métro du Grand Paris Express ne desservent les sites olympiques.
Dommage que les titres de transport en commun soient si chers alors que la promesse initiale était que l’offre des transports en commun allait être gratuite pour les détenteurs de billets.
Budget
Le budget initial, présenté en 2017, était de 6,6 milliards d’euros.
Lors des derniers pointages à fin décembre 2023, le budget devrait approcher les 8,8 milliards d’euros mais le cabinet de conseils Asterès estime que les JO devront atteindre 11,8 milliards d’euros.
L’augmentation est due à l’inflation avec une flambée des coûts de construction, des prix des matériaux ou de l’énergie.
Le budget vient d’un tiers du CIO, un tiers de la billetterie et le dernier tiers des sponsors.
Certaines dépenses n’apparaissent que partiellement dans le budget, comme l’Arena Porte de la Chapelle, d’un budget de 125 millions d’euros avec une prise en charges à 50/50 entre Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques (donc dans le budget JO)) – et la ville de Paris (hors budget JO). Ou encore le Grand Palais nécessitant un budget de rénovation de 450 millions d’euros dont seulement 15 seulement à la charge de la Solideo.
Cette répartition permet de limiter le budget officiel des JO avec une prise en charge partielle des dépenses des JO par les collectivités et l’Etat.
Retombées économiques
D’après le cabinet d’étude Asterès, les JO devraient générer 116.000 emplois et 9,8 milliards d’euros de valeur ajoutée liés aux dépenses pour l’organisation. Ces chiffres paraissent importants mais ne représente que 0,4% du PIB français, mais pas totalement limités sur 2024. Sur les années à venir, les JO génèreront une variation du PIB inférieur à 0,1% par an.
Certains touristes préfèreront reporter les voyages à Paris pour éviter les hausses de prix important des hôtels ou des restaurants et la saturation des transports en commun.
Comparé aux précédentes olympiades, il n’y aura qu’une incidence mineure sur la croissance française.
Tenues des athlètes français
Les tenues de l’équipe de France sont fournies par le Cop Sportif est conçues par Stéphane Ashpool.
Les tenues doivent symboliser « l’unité et la mixité », avec un mélange des matières et des couleurs, grâce un dégradé novateur et dynamique.
Il a fallu 3 ans de travail pour réaliser les 1.100 modèles, entre testes de produits et d’échanges avec les 30 fédérations olympiques et les 60 disciplines olympiques et paralympiques.
Conclusion
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 promettent d’être un événement extraordinaire. De la flamme, aux médailles contenant un morceau de la tour Eiffel, en passant par les retombées en termes d’équipements sportifs et d’infrastructures, ainsi que l’héritage durable laissé par cet événement. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire du sport et de la France.
Fondateur du Lutèce du Parisien et rédacteur en chef depuis 2009.