Depuis le 23 mars 2019, l’exposition Toutânkhamon, le trésor du pharaon fait un carton à la Grande Halle de La Villette à Paris. Attirée par les critiques et les avis dithyrambiques à son sujet, j’ai décidé d’aller y jeter un œil moi aussi. Après 2h de visite dans le tombeau du plus célèbre pharaon d’Egypte, je vous donne mes impressions…
Le rendez-vous était pris, un lundi après-midi à 15h30. Et oui, comme l’exposition affiche quasi complet chaque jour, pour admirer le trésor de Toutânkhamon, il faut réserver son billet d’entrée (jour et créneau horaire). Munie de mon ticket, j’arrive devant la Grande Halle de la Villette et en quelques minutes, je me retrouve à l’intérieur du bâtiment, debout face à un grand rideau noir dans une file d’attente qui s’allonge à mesure que les minutes passent. Patientant sagement, j’observe autour de moi, je tends l’oreille et mesure assez grandement la hâte et l’engouement des visiteurs. Mais au fait, qui est donc ce fameux Toutânkhamon qui fascine petits et grands ?
Fils d’Akhenaton, il est le 11ème pharaon de la 18ème dynastie égyptienne. Couronné à l’âge de 9 ans, il régna de 1336 à 1326 avant J-C. Cet enfant-roi mort prématurément a laissé derrière lui un trésor pharaonique longtemps resté dans l’oubli. Grâce à Howard Carter, célèbre égyptologue du siècle dernier, il revient sur le devant de la scène le 4 novembre 1922, soit près de 3300 ans après son inhumation.
Après un petit quart d’heure d’attente, le rideau devant moi s’entrouvre, j’avance et me voilà dans une grande pièce sombre en compagnie de cinquante autres personnes. J’ai hâte que le spectacle commence ! Tout à coup, l’écran panoramique qui surplombe la salle lance un petit film d’introduction façon trailer de blockbuster qui me fait trépigner d’impatience. Parmi les 5398 pièces retrouvées dans le tombeau de Toutânkhamon, 150 nous attendent lors de cette exposition, dont une cinquantaine visibles pour la première fois hors d’Egypte, j’ai hâte. Ça tombe bien, la vidéo est terminée et je suis invitée à pénétrer dans l’antre du pharaon dans un décor sobre et épuré qui suggère l’intérieur d’un tombeau. La lumière tamisée et une musique d’ambiance presque sacrée en guise de fond sonore parfont cette scénographie bien étudiée.
Je me retrouve face à la première œuvre présentée : la statue d’Amon protégeant Toutânkhamon prêtée par le Louvre pour l’occasion. Tandis que j’attends mon tour pour l’observer de près, je lis le texte inscrit sur le mur. D’ailleurs, tout au long des 9 galeries de l’exposition, vous trouverez textes et légendes détaillés (parfois un peu trop répétitifs) pour vous guider. J’y apprends qu’au moment de son décès, les prêtres ont préparé Toutânkhamon pour sa traversée du monde des morts et sa future vie dans l’au-delà en chargeant son tombeau de tout ce dont il aurait besoin. Dans ce trousseau funéraire, se trouvent certes des objets sacrés et précieux mais aussi des objets du quotidien dont nous allons, tout au long de l’exposition, en découvrir l’interprétation et la signification rituelle.
Dans la galerie suivante, on entre enfin dans le vif du sujet. Consacrée aux objets du quotidien justement, je découvre entre autres, des coffres en bois qui contenaient des offrandes de nourriture, un sublime lit en ébène recouvert de feuilles d’or ou encore des bagages ! Ces boîtes en ébène et en calcite somptueuses renfermaient des vêtements d’apparat mais aussi des mèches de cheveux (qui sont exposées !) ayant possiblement appartenues à Toutânkhamon et sa femme. Bon, autant vous dire que pour voir toutes les pièces, il faut prendre son mal en patience… L’exposition a du succès et les visiteurs sont nombreux à s’agglutiner autour des vitrines pour les mitrailler de photos. Heureusement, l’espace est plutôt vaste et bien agencé, ce n’est pas trop étouffant et on circule assez facilement.
Après ces premières pièces surprenantes et insolites, j’accède à la galerie suivante et je découvre ici armes et reliques sacrées permettant à Toutânkhamon de se protéger et d’affronter les animaux et les démons surnaturels du monde des morts. Au programme, tout un arsenal de massues, arcs et flèches, épées ou encore de boomerangs qui avaient été déposés par centaines dans son tombeau, des représentations de scènes de combats et des statuettes de dieux. Parmi ce trésor fastueux, deux œuvres m’ont tapé dans l’œil : une statuette en bois doré de Toutânkhamon chevauchant une panthère noire vernie et la statue de Ptah en bois doré portant une coiffe en verre bleu cobalt. Les détails, la finesse, l’or, les couleurs et l’incroyable conservation de ces pièces qui semblent n’avoir pas bougé d’un iota depuis plus de 3 millénaires m’impressionnent et les visiteurs autour de moi semblent partager mon avis. Depuis le début de ma visite, je ne cesse d’entendre « waouh » et ceux qui ne s’expriment pas semblent bouche bée face à tant de beauté. Et je ne suis pas au bout de mes surprises…
Je poursuis mon parcours et me retrouve face à un chef-d’œuvre : la statue grandeur nature de l’un des deux gardes qui étaient postés dans le tombeau de Toutânkhamon à l’entrée de la pièce ou était entreposé son corps, enfin, sa momie. Et en parlant de momie, je m’apprête justement à entrer dans la 6ème salle, celle consacrée aux rituels de momification qui n’auront plus de secret pour moi d’ici quelques minutes. J’apprends qu’après avoir été vidé des matières humides de son corps, Toutânkhamon a été enveloppé dans 16 niveaux de bandelettes en lin entre lesquelles ont été intercalés près de 200 amulettes, colliers, bracelets et armes aux pouvoirs magiques supposés le protéger et le défendre. Ces bijoux, tous plus clinquants et luxueux les uns que les autres m’en ont mis plein les yeux. Enfin, un sarcophage de Toutânkhamon installé au centre de cette galerie attire la foule et pour cause, on peut y admirer la fameuse crosse et le fléau croisés sur son torse, un magnifique pectoral ou encore des sandales et des doigtiers (pour les mains et les pieds !) le tout en or bien sûr !
Je quitte la momie de Toutânkhamon et me dirige vers la fin de l’exposition. Cette dernière partie est consacrée à Howard Carter et à la découverte du tombeau avant de s’achever sur une œuvre colossale et majestueuse qui trône dans l’ultime galerie. C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’égyptologue, de découvrir anecdotes, mythes et légendes liés à la découverte de Toutânkhamon et de son trésor. D’ailleurs, le pharaon le plus célèbre d’Egypte n’est pas près d’arrêter de fasciner le monde entier puisque des recherches actuelles tentent de déterminer la véritable origine de son trésor qui aurait pu appartenir… à sa sœur aînée ! Pour en savoir plus sur ces nouvelles découvertes, je vous conseille vivement de visionner le documentaire d’ARTE, Toutankhamon, le trésor redécouvert qui peut aussi s’avérer être une bonne entrée en matière avant de vous rendre à la Grande Halle de la Villette.
Vous avez jusqu’au 15 septembre prochain pour voir, sans doute, l’exposition de l’année et sachez que c’est certainement la dernière fois que Toutânkhamon s’expose en France. Ne ratez pas le rendez-vous sinon il vous faudra prendre un billet d’avion direction le Grand Musée Egyptien, actuellement en construction près des pyramides de Gizeh, qui accueillera l’intégralité du trésor du tombeau du pharaon.
L’exposition est ludique et pédagogique, adaptée aussi bien aux enfants qu’aux adultes, je vous la recommande vivement. Savez-vous qu’en pénétrant dans le tombeau de Toutânkhamon, Howard Carter s’est exclamé « je vois des merveilles ! » ? Et bien je peux vous dire que tout au long de ma visite, moi aussi j’en ai vu !
« Toutânkhamon, Le Trésor du Pharaon » – du 23 mars au 15 septembre 2019 à la Grande Halle de la Villette, 211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris.
Arrêt Porte de Pantin : métro 5 / T3b / bus 75 et 151
Tarifs : Enfant : 18 euros / Adulte : à partir de 22 euros
Céline Coelho
LIENS : voici le lien vers le site de l’expo à mettre en lien hypertexte dans le titre sur Toutânkhamon, Le Trésor du Pharaon et juste ci-dessus dans les infos pratiques : https://lavillette.com/programmation/toutankhamon_e185
Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.
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