La Bièvre est une rivière prenant sa source à Guyancourt (Yvelines) et est le seul un affluent de la Seine à Paris. Depuis 1850, elle existe toujours mais il finit sa course dans un collecteur principal des égouts de Paris.
D’où vient son nom ?
Son nom vient du mot celte beber, désignant aussi bien le castor que la couleur brune du rougeur. Mais aucune trace de castor n’est avérée sur les rives de la rivière. Il se peut que ce soit la couleur même de la rivière que fait référence le terme beber, parce-que de nombreuses rivières étaient chargées de boues ou de bourdes.
Géographie
La Bièvre est une modeste rivière de 32 km à l’origine (34,6 km aujourd’hui) avec une largeur de 4 mètres en moyenne. Elle nait de la réunion de 30 sources différentes et de trois fontaines.
Elle a une forte pente passant de 159 m à 37 m.
Depuis le début du XIIe siècle, la Bièvre comportait dans Paris et sur l’essentiel de son tracé deux bras, le bras vif (à l’est) et le bras mort (à l’ouest).
Histoire de la Bièvre à Paris
Au XIIe siècle, des moulins exploitent sa force motrice pour broyer des céréales (blé principalement).
Du 15e au 17e siècles, des teinturiers s’installent sur ses bords pour la dureté de l’eau permettant une meilleure fixation des teintures, dont la manufacture des Gobelins s’ouvre sur ses rives en 1601.
De la glace est exploitée se formant l’hiver dans des excavations à proximité de la Butte-aux-Cailles, appelés glacières, la glace est débitée jusqu’en 1890.
Sa disparition
Entre les teintureries, les bouchers et les particuliers, la Bièvre est devenu un égout à ciel ouvert. En 1792, les autorités essayent de réglementer ces activités, en vain. Ce n’est qu’en 1840 sous l’impulsion de Louis-Philippe, pour des raisons de salubrité et d’hygiène, décrète la canalisation souterraine de la rivière et s’achève en 1844, avec de nombreuses expropriations. Entre 1864 et 1898, la Bièvre est progressivement enterrée entre les boulevards Auguste-Blanqui et Arago.
Depuis 1912, la rivière a totalement disparu de Paris mais se jette toujours dans la Seine au niveau de la gare d’Austerlitz.
Bibliographie
Sur les traces de la Bièvre parisienne, Renaud Gagneux, Jean Anckaert, Gérard Conte, Parigramme 2002
Fondateur du Lutèce du Parisien et rédacteur en chef depuis 2009.