Paris, vu du ciel

Pour découvrir Paris sous un nouveau jour, rien de tel que de s’envoler grâce au Ballon de Paris. Pour cela, direction le Parc Citroën, dans le 15e arrondissement.

Prendre de la hauteur. C’est la promesse du Ballon Generali de Paris, cette montgolfière qui trône fièrement au milieu de la pelouse du Parc Citroën depuis 1999. Ce n’est pas dit tel quel mais cela revient à le penser. De cette montgolfière, j’en ai rêvé pendant des semaines pour parvenir à monter dans sa nacelle. Il faut, en effet, que toutes les conditions météo soient réunies pour voir la “dame” s’envoler dans les airs : pas de vent, si possible avec du soleil. La raison ultime : assurer, avant toute chose, la sécurité des passagers.

Haute comme douze étages

Malheureusement, à chaque fois, mes tentatives se sont soldées par une fin de non-recevoir en m’endentant dire : “non, désolé, ce n’est plus le moment !”. Pour ma part, l’attente dure depuis trois mois. Je ne savais pas encore combien de temps allait se poursuivre la torture de ce suspens insoutenable…
Bref, rien n’y fit jusqu’à ….ce samedi de juin, en milieu d’après-midi où le miracle se produisit, enfin ! Pourtant, cela avait encore mal commencé. A mon arrivée, la montgolfière ne volait plus depuis une quinzaine de minutes. Le ciel s’était couvert. Un léger vent était apparu.
Je m’étais donc consolée en m’achetant une glace. Je la dégustais, assise sur l’herbe en l’observant avec les yeux d’une amoureuse éconduite… Il faut dire que la “belle” mesure plus de 35 mètres de hauteur, soit l’équivalent d’un immeuble de douze étages. Plus-tard, j’apprendrai que son enveloppe est gonflée avec 6200 m3 d’hélium, un gaz plus léger que l’air permettant ainsi son élévation.

Victoire

D’un coup, je vois des gens bouger du côté de la réception. Ils sont trois à se diriger vers le ballon.
Je me lève et j’accours. Je m’écris : « ca y est, c’est parti ? ». La dame de l’accueil lève les yeux au ciel. « Peut-être. L’équipe va faire un essai », me glisse-t-elle, l’air blasé, à force de répéter, pour la énième fois, la même litanie aux impatients.
L’attente est un supplice ! Je vois le ballon s’élever, lentement, flotter puis redescendre aussi lentement. Verdict ? « C’est bon, on peut y aller…», glisse la dame d’un ton morne. Je me retiens de lever les bras.
J’ai déjà dégainé ma carte bleue, prête à payer les douze euros pour décoller. Je serre avec bonheur et soulagement mon billet contre ma poitrine. Derrière moi, une file d’attente se forme et s’allonge en un clin d’œil. Preuve que beaucoup de gens guettaient aussi son envol.

Panorama à 360 degrés

Enfin, le “top départ” est donné. Pour plus de sécurité, le “capitaine” ne prend que dix personnes à la fois. Je me réjouie d’être dans les premiers ! Je m’engouffre dans la nacelle. Il y a des filets pour assurer la protection. Je me délecte de voir le sol s’éloigner. Tractée par un moteur électrique, la montgolfière monte à la vitesse de 0, 80 mètres par seconde. Rapidement, je me retrouve à 300 mètres au-dessus du sol, aussi haute que le sommet de la Tour Eiffel. J’ai en face de moi un panorama unique à 360 degrés. C’est le “Tout-Paris” qui s’offre à  mes pieds dans un agencement hétéroclite d’immeubles collés les uns aux autres. La Seine ressemble à un immense serpent d’eau. En dessous, les personnes ont la taille des fourmis. Autour de moi, les passagers se prennent en photo ou en selfie. Je savoure. Je prends littéralement de la hauteur. Cela me fait un bien fou ! J’ai exactement la même sensation lorsque je prends l’avion, l’impression de m’alléger.

Station de mesure de la qualité de l’air

Mais le Ballon de Paris, ce n’est pas seulement une attraction touristique. Depuis 2013, il est équipé d’une technologie de pointe qui renseigne sur la qualité de l’air en temps réel. Les données sont ensuite transmises à Airparif. Cet organisme possède onze stations de mesure dans toute la région qui, équipées de capteurs, décèlent la présence d’une soixantaine de polluants dont trois sont considérés comme les plus dangereux : l’ozone, le dioxyde d’azote et les particules. L’ozone, en particulier, forme un nuage jaunâtre qui stagne au-dessus du sol, surtout lorsqu’il fait chaud et qu’il n’y a pas de vent. On parle alors de pollution à l’ozone.

Le ravi de la crèche

Dix minutes se sont écoulées, le temps moyen d’un vol. Le Ballon perd de la hauteur. Le vent chahute un peu l’atterrissage. Une femme de l’équipage ouvre la porte de sécurité, nous laisse passer avec un large sourire que je dois lui rendre, me semble-t-il, au centuple, avec la mine d’un ravi de la crèche. Dix futurs autres passagers attendent avec empressement de goûter, à leur tour, aux joies de l’apesanteur. Devant l’accueil la file d’attente a doublé. De mon côté, je me sens apaisée et, enfin, légère !

Marina Al Rubaee

Pour en savoir plus :

Parc André Citroën dans le quinzième arrondissement
Accès : métro Javel-Citroën ou RER C station Javel
www.ballondeparis.com
Tél. : 01 44 26 20 00
Horaires d’ouverture : de 9 heures jusqu’à trente minutes avant la fermeture du parc.
Prix : 12 euros par adulte ; six euros entre 3 et 11 ans ; gratuit pour les moins de 3 ans.

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