Végétalisation de 500 rues : planter ou ne pas planter ? Paris a tranché !

Le 23 mars 2025, les Parisiens ont été appelés à voter sur un projet ambitieux : végétaliser et piétonniser 500 nouvelles rues dans la capitale. Malgré une participation modeste de 4,06 %, le « oui » l’a emporté à 65,96 %, validant ainsi cette transformation urbaine d’envergure. Ce projet vise à répartir ces rues dans tous les quartiers, avec 5 à 8 rues par arrondissement, en concertation avec les habitants. Il s’inscrit dans la continuité des 197 rues déjà végétalisées depuis 2020, dans le cadre des « rues aux écoles ». Le Lutèce du Parisien fait le point sur cette décision, ses implications et ce à quoi ressembleront ces futures rues-jardins.​

Rue végétalisée
Rue végétalisée

Un vote qui fait pousser des idées vertes

Le 23 mars 2025, Paris a voté. Mais pas pour un maire ou un député. Cette fois, c’était pour choisir un avenir plus vert. La question ? Faut-il végétaliser et piétonniser 500 nouvelles rues dans la capitale. Résultat : 65,96 % de « oui ». Une victoire franche, malgré une participation de seulement 4,06 %. C’est peu, certes, mais cela confirme une tendance : les Parisiens veulent respirer.

Ce vote citoyen fait partie des engagements pris par Anne Hidalgo en 2020. Il s’inscrit dans sa stratégie de transformation écologique de la ville. C’est aussi un moyen de tester la démocratie locale, à l’échelle d’une grande métropole.

Voter pour ces 500 rues, c’est dire oui à plus d’arbres, moins de bitume, et surtout à une ville plus agréable. Chaque arrondissement doit proposer entre 5 et 8 rues à transformer. Le choix se fera en concertation avec les habitants. Objectif : une ville qui s’adapte au climat, tout en donnant plus de place aux piétons, aux enfants… et à la verdure.

Enfants jouant à la marelle
Enfants jouant à la marelle

Objectif : une ville-jardin

Depuis 2020, Paris transforme ses rues. Plus de 200 “rues aux écoles” ont déjà vu le jour.

Mais de quoi on parle lorsqu’on évoque les « rues aux écoles » ? Ce sont des rues que la Ville de Paris a transformées pour les rendre plus sûres et agréables avec pour objectif de protéger les enfants en limitant la circulation des voitures, en élargissant les trottoirs, et en ajoutant de la végétation, des bancs ou du mobilier ludique.

Ces rues deviennent des espaces apaisés, piétonnisés en partie, pensés pour favoriser le bien-être des familles… et rafraîchir la ville en même temps.

Le but visé : protéger les enfants, planter des arbres et casser le bitume. Ces rues sont sécurisées et souvent transformées en rues piétonnes. Résultat : 150 rues végétalisées en cinq ans, et 100 hectares doivent encore être débitumés d’ici 2026.

La votation du 23 mars pousse cette logique plus loin. L’idée ? Créer une ville-jardin. Réduire l’îlot de chaleur urbain, améliorer la qualité de l’air, et rendre la rue plus conviviale. Les zones minérales, trop chaudes en été, laissent place à la fraîcheur.

Certaines rues déjà transformées montrent l’exemple. Rue de l’Orillon (11e) : autrefois grise et bruyante, elle est devenue un havre de verdure. Rue Belliard (18e) : ses arbres et ses bancs attirent familles et passants. Ce sont des micro-oasis en pleine ville.

Les 500 rues à venir seront choisies par chaque mairie d’arrondissement, les habitants seront consultés. En 2025-2026, des études de faisabilité auront lieu. Les travaux, eux, s’échelonneront jusqu’en 2028.

Moins de béton, plus de nature : Paris veut changer d’ambiance, une rue à la fois.

Arbre en fleur
Arbre en fleur

À quoi ressembleront ces rues ?

Imaginez des rues plus étroites, mais plus vivantes. Moins de voitures. Plus de plantes, plus d’ombre, plus de bancs pour s’asseoir. Voilà l’idée derrière la végétalisation des 500 rues votée par les Parisiens.

Le mobilier urbain sera repensé. Les chaussées seront réduites, les trottoirs élargis, pour laisser la place à des jardinières, des arbres, et parfois même des fontaines. On verra apparaître des pavés drainants, utiles quand il pleut beaucoup. Objectif ? Créer des îlots de fraîcheur, indispensables face au réchauffement climatique.

Chaque rue aura sa personnalité. Certaines accueilleront des aires de jeux, d’autres des bancs en bois, ou des structures ludiques pour les enfants. Le bruit sera réduit, les passants pourront se réapproprier l’espace public.

Côté nature, la sélection des plantes sera stratégique. Les espèces choisies seront locales, non allergènes, et surtout peu gourmandes en eau. Elles offriront un refuge aux oiseaux, insectes et pollinisateurs. Une rue végétalisée, ce n’est pas juste joli. C’est un vrai petit écosystème en pleine ville.

Demain, marcher à Paris ne sera plus un sport de survie entre klaxons et pots d’échappement. Ce sera un moment agréable, au frais, au vert, et au calme.

Enfants jouant
Enfants jouant

Ce que les Parisiens en pensent

Les premières « rues aux écoles » ont suscité des réactions contrastées. De nombreuses familles apprécient la sécurité accrue et la réduction de la pollution aux abords des établissements scolaires. Cependant, certains riverains expriment des préoccupations concernant la suppression de places de stationnement et l’impact sur l’accessibilité.​

Des commerçants s’inquiètent également de la diminution du passage des véhicules, craignant une baisse de leur clientèle. Pour répondre à ces préoccupations, la Ville de Paris a mis en place des concertations dans chaque arrondissement, impliquant les habitants, les associations et les élus locaux, afin d’adapter les aménagements aux besoins spécifiques de chaque quartier.​

Malgré ces défis, la majorité des retours restent positifs, soulignant une amélioration de la qualité de vie et une appropriation accrue de l’espace public par les piétons et les cyclistes. La municipalité prévoit de poursuivre ces initiatives, en tenant compte des retours d’expérience pour optimiser les futurs aménagements.​

Paris poursuit sa transformation verte, rue après rue, avec une ambition claire : 500 rues végétalisées d’ici 2028. Moins de bitume, plus de fraîcheur et de vie. Mais ce changement ne se fera pas sans vous. Les citoyens ont voté, maintenant place à l’action, à la vigilance et à l’écoute. Car une capitale qui s’adapte, c’est aussi une ville où chacun trouve sa place… à l’ombre d’un arbre.


A propos Béatrix Benoist d'Anthenay

Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.

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