Les transports parisiens pourraient prendre un nouveau tournant en 2025. Vous aviez l’habitude de prendre le téléphérique lors de vos vacances d’hiver à la montagne ? Vous pourrez désormais l’emprunter en Île-de-France. On fait le point avec le Lutèce du Parisien.
Le projet du téléphérique francilien
Le transport par Câble 1 ou C1 sera le tout premier téléphérique en Île-de-France, évoluant dans les airs, à environ 40 mètres de hauteur. L’idée est de trouver des solutions pour désengorger le trafic parisien déjà bien saturé et faciliter les déplacements et trajets des Franciliens. Il est prévu que le téléphérique traverse 4 communes : Créteil, Villeneuve-Saint-Georges, Limeil-Brévannes et Valenton via 5 stations espacées de 500 à plus de 1 500 mètres. Les 5 stations seront toutes de plain-pied pour faciliter le déplacement de tous les usagers. C’est la première fois qu’un téléphérique est conçu de cette manière, une première mondiale, donc, pour le câble francilien ! Le Câble 1 desservira 20 000 habitants pour désenclaver les 4 villes concernées et les relier au réseau de transports collectifs existant. Le futur téléphérique connectera les habitants des communes concernées à la station de métro Pointe du Lac, sur la ligne 8.
Les cabines ressembleront à celles que vous pouvez emprunter lorsque vous partez aux sports d’hiver. Pas de panique pour les plus pressés, le temps d’attente d’une cabine ne devrait pas excéder 30 secondes en pleine journée, de tôt le matin à tard le soir. Confort de voyage et régularité devraient être au programme de ce nouveau mode de transport. Chaque cabine peut accueillir 10 personnes assises. Les personnes âgées, à mobilité réduite ou les bébés en poussette ne seront pas oubliés. Le directeur général d’Île-de-France Mobilités prévoit un trafic de 1 600 personnes par heure aux heures de pointe pour chaque sens de circulation. Les vitres fumées et la coque opaque garantiront l’intimité des voyageurs. Si le modèle précis de la cabine est encore en cours de réalisation, il est prévu pour s’adapter parfaitement à la vie urbaine en évitant tout risque lié à son utilisation. Au moment de l’embarquement ou du débarquement des passagers, la vitesse sera faible et les larges portes permettent un accès facile à tout type d’usagers. Le personnel exploitant sera présent dans toutes les stations pour s’assurer des bonnes conditions d’embarquement, de débarquement, de la sécurité et de la gestion des flux de passagers.
Une concertation autour du futur Câble 1
À l’origine nommé Cable A Téléval, il a finalement été décidé de baptiser ce projet Câble 1. Les habitants concernés ont d’ailleurs pu être informés et donner leur avis sur le projet qui a été soumis à une concertation préalable. Les premières études, esquisses et les différents scénarios envisagés ont été présentés au public à ce moment, en automne 2016. Dès 2018, les porteurs de projets ont présenté les aménagements à venir avec les variantes des plans possibles à toutes les parties prenantes. Une enquête publique s’est déroulée en 2019 proposant au public de participer au débat et d’émettre un avis quant au projet et à ses conditions d’insertion dans son environnement. Le projet a séduit près de 80 % des personnes qui se sont prononcées et a été déclaré d’utilité publique en octobre 2019. Les projets ont ensuite démarré en 2022 pour être effectifs en 2025, sauf imprévus et retards potentiels.
Un projet qui s’intègre dans un plan urbain
Le projet a été pensé dans un ensemble global en prenant en compte les futures évolutions et la restructuration du réseau de bus. Les habitants devraient bénéficier du meilleur maillage possible. Le téléphérique parisien s’intégrera parfaitement avec la tendance du vélo : l’un des enjeux du projet est de rendre plus facile l’alliance câble – vélo. Des aménagements cyclables devraient donc fleurir aux abords des stations. Il sera même possible d’embarquer un vélo à bord des cabines du téléphérique.
Le projet a été réfléchi pour s’intégrer dans le paysage et dans son environnement. La création d’une coulée verte pourrait voir le jour et être survolée par le C1 sur environ 1 300 mètres. Ce type de transport par câble est particulièrement adapté à la spécificité de ce territoire marqué par un grand nombre de coupures urbaines comme les lignes de trains, routes et lignes à haute tension.
Le câble sera financé par différents acteurs. L’État, la Région Île-de-France, le Département du Val-de-Marne financent la construction du téléphérique, l’aménagement des stations. Île-de-France Mobilités finance 100 % de la future exploitation du système, à savoir l’entretien des cabines, la sécurité du système et les moyens humains déployés pour le projet.
Et si le téléphérique urbain était la nouvelle solution pour éviter les embouteillages aux horaires de pointe ? Ce projet, qui survolera la Seine d’ici 2025, pourrait nous le dire.
Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.