Les Deux Plateaux de Daniel Buren

Les Deux Plateaux, plus communément appelés « Colonnes de Buren » est une œuvre de Daniel Buren, créée en 1986.

Lors du début du 1er septennat de Mitterrand, Jack Lang, ministre de la Culture de l’époque, fut excédé par la transformation de la cour d’honneur du Palais-Royal en parking. La volonté d’y installer une œuvre fut commandée en 1983 par Jack Lang, sous l’impulsion de François Mitterrand.

Le projet repose sur deux principes :
  • De ne pas ériger une sculpture au milieu de la cour mais de révéler le sous-sol ;
  • Puis de l’inscrire le projet dans la composition architecturale du Palais-Royal.
L’aménagement des Deux Plateaux est réglé selon plusieurs axes :
  • La distribution des colonnes de la galerie d’Orléans détermine le traçage au sol ;
  • Puis la circonférence et l’entraxe des colonnes du Palais-Royal décident de la hauteur ;
  • Et enfin de l’espacement des cylindres.

L’œuvre occupe 3 000 m2 de la cour, est constituée d’un maillage de 260 colonnes tronquées, que Buren appelle cylindres, toutes situées dans l’alignement de la colonnade de la Galerie d’Orléans, avec le même espacement, soit 3,19 mètres.

Ces cylindres, de marbre blanc de Carrare utilisé par Michel-Ange et noir des Pyrénées aux rayures blanches et noires sont d’une largeur unique de 8,7 cm. L’utilisation de marbre est une référence à la statuaire antique.

Les colonnes ont différentes hauteurs variant de 8,7 à 62 cm, la différence correspond à une coudée royale de 53,7 cm, unité de mesure de base dans l’Egypte antique. Cette différence de taille est due principalement de la proximité de la Comédie-Française, qui a une salle de répétition sous la place, faisant que le sol est légèrement bombé.

Vous vous demandez peut-être pourquoi les colonnes sont blanches et noires, Daniel Duren utilise le même motif inspiré par une toile de store rayée ayant des bandes de 8,7 cm de large, d’où la distance entre les rayures blanches et noires.

Enfin, trois chéneaux grillagés éclairés dont deux parallèles permettent de voir les colonnes ancrées dans le sous-sol où l’eau ruisselle.

Restauration

Au début des années 2000 et à la suite de l’indignation de Daniel Buren, une restauration a eu lieu entre 2007 et 2011.

Evidement cette œuvre fut vivement critiquée lors de son installation, en 1985, la Commission supérieure des monuments historiques la juge « trop moderne et hautement intellectuel ». L’installation est terminée en à peine un an pour réduire certaines contestations.

Mais à la suite des élections législatives de 1986, François Léotard remplace Jack Lang et décide finalement d’achever le projet et l’œuvre est dévoilée public le 30 juillet 1986.


A propos Alexandre

Fondateur du Lutèce du Parisien et rédacteur en chef depuis 2009.

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