Interview de Cassandre, « À Paris, je vis ma meilleure vie ! »

Ce sont les mots de Cassandre, pas les nôtres. Cette jeune parisienne nous a chaleureusement accueillis dans son antre, pour nous parler d’elle, d’amour, d’ésotérisme, de sa passion pour la danse et de ses passe-temps favoris dans la capitale. Son regard intense, franc, sincère, espiègle par moments, nous a séduit. Son intelligence, sa sensibilité, sa générosité, nous ont touché. Son aura et son incroyable énergie, son besoin vital de liberté, sa soif de vivre, son ouverture aux autres et sa philosophie de vie nous ont inspiré. Cet entretien authentique, parfois surprenant et teinté d’humour, fût une véritable bouffée d’oxygène. Rencontre avec une parisienne atypique.

Qui es-tu Cassandre ? Que fais-tu dans la vie ? Quel est ton parcours ?

J’ai 24 ans, je suis chargée de communication et j’adore mon job même si ce n’est pas ce à quoi je me destinais ! J’ai commencé par un cursus professionnel de danse en parallèle du lycée, j’avais envie d’en apprendre plus sur l’envers du décor du monde du spectacle ! J’ai fait une école de commerce ensuite, ça m’a permis d’avoir une vie associative incroyable, j’ai été présidente du BDA (Bureau Des Arts), c’était énormément de boulot ! J’organisais des spectacles, des concerts, des expos, etc. et j’ai même écrit une comédie musicale qu’on a mis en scène au Palais des Glaces ! Puis je suis partie aux Etats-Unis pour ma troisième année. Dès mon arrivée, il était hors de question que je reste avec les autres français, je voulais vivre l’expérience à fond ! Alors, j’ai pris un boulot sur le campus, j’ai rejoint une association de danse et une sororité ! Je me suis retrouvée avec 90 sœurs du jour au lendemain, c’était un truc de dingue ! Je suis donc une Delta Delta Delta. Après cette année à l’étranger, j’ai fait un master en management culturel et artistique.

Où vis-tu ? Es-tu parisienne depuis toujours ?

Je vis dans le 19ème  mais je viens du 95, de Cormeilles-en-Parisis exactement. Même si c’était très sympa parce qu’il y avait ce côté nature très agréable, j’ai toujours eu envie d’en partir, je suis une citadine dans l’âme !

Qu’est-ce qui t’as donné envie de venir t’installer à Paris ?

Tout avoir à portée de main ! Tout est ouvert tout le temps et à n’importe quelle heure. ! Tu veux du lait à 3h du mat’ ? Je suis certaine qu’il y a moyen d’en trouver ! L’offre culturelle est également incroyable. Je suis scolarisée à Paris depuis le lycée, tous mes amis sont parisiens, j’en avais marre de dépendre du premier ou dernier train pour sortir. Maintenant, à Paris, je vis ma meilleure vie !

Si tu devais te décrire : ta personnalité, ta philosophie ?

Je souris tout le temps, il en faut pas mal pour me déprimer ! J’essaye de ne pas me cloisonner et de toujours laisser les portes ouvertes à l’aventure. C’est tellement facile de faire métro-boulot-dodo alors, dès que je sens une opportunité qui passe, je la suis, même si ce n’est pas sur mon chemin, même s’il faut faire un détour. Je me dis « on verra où ça mène » ! Et jusque là ça me réussit, alors pourquoi arrêter ? Je suis second degré à fond, très transparente, un livre ouvert et en même temps, j’ai besoin de moments seule. Je me décris comme une extravertie-introvertie : j’adore les gens et leur parler mais ça me fatigue tellement qu’après j’ai besoin de rentrer chez moi et de regarder Netflix pendant 3h ! Là, c’est la première fois que je vis toute seule et j’apprécie vraiment cette solitude.

Tu as l’air d’avoir une vie sociale plutôt riche, quelles sont tes activités favorites à Paris ?

J’aime passer des bons moments avec mes amis. J’aime aller boire des verres en terrasse et philosopher jusqu’à pas d’heure. J’aime beaucoup assister à des spectacles, de danse notamment, aller à l’opéra voir des ballets et je suis très (très) comédies musicales aussi !

Tu as des adresses favorites ? Un QG ?

J’ai un QG improbable ! C’est une brasserie, qui s’appelle La Grisette* ! C’est à République, le long du canal Saint-Martin. Ca n’a absolument rien d’extraordinaire mais ils font des super cocktails en happy hour et de la bonne bouffe ! Quand on ne sait pas où aller, c’est toujours là qu’on se retrouve. J’aime aussi le Point Ephémère** et ce côté « à l’arrache ». La terrasse est cool, c’est pas très cher, on peut danser et c’est vraiment à deux pas de chez moi !

Tu pratiques un sport ?

Je fais partie d’une compagnie de danse contemporaine qui s’appelle Danse en Seine. J’y prends des cours toutes les semaines. Je faisais un peu de running à un moment. Je ne comprenais pas les gens qui faisaient ça et puis je m’y suis mise et j’ai bien aimé. Malheureusement un jour, l’hiver est arrivé et je n’ai jamais repris. C’était il y a 2 ou 3 ans ! Ce qui est bien avec la danse, c’est que c’est à la fois un moyen d’expression et du sport. Je ne me retrouve pas vraiment dans les autres sports parce qu’il me manque cette dimension de « sens », j’ai l’impression de courir après une balle ou même après rien du tout littéralement quand je fais du running ! Faire du sport pour faire du sport, pas pour moi.

Quel est ton style vestimentaire ?

Je suis plutôt conventionnelle à la mode. Je pense que je ressemble à beaucoup de parisiennes. Je porte des jeans, blouses, t-shirts, quelques robes de temps en temps et j’ai une passion pour les blazers, j’en ai une quinzaine de toutes les couleurs. Peu importe ce que tu mets avec, tu as l’air habillé. C’est ma signature le blazer. J’aime aussi avoir le petit twist, l’accessoire ou un motif original et surtout, j’aime me sentir bien dans mes fringues ! Pour les sous-vêtements c’est pareil, ça doit être confortable avant tout ! J’aime les petits ensembles en dentelle du moment que je me sens bien dedans. J’ai été longtemps en surpoids, je n’acceptais pas forcément mon corps qui ne rentrait pas dans les diktats de la mode. J’ai des formes, des fesses et des cuisses et alors ? Aujourd’hui je suis très bien dans mon corps, je suis très bien dans toute ma vie tout court d’ailleurs !

Tu as une tenue particulière pour la danse ?

Legging, t-shirt et une bonne brassière pour maintenir la poitrine ! Quand j’étais en formation pro il y avait une tenue imposée mais là, on vient comme on est !

Et si on parlait amour… Côté vie sentimentale, es-tu un cœur à prendre ?

Je sors d’une rupture sentimentale difficile, je suis célibataire depuis 6 mois environ et j’apprécie vraiment de me retrouver ! J’ai fait mon deuil et maintenant je reste ouverte aux autres, aux rencontres, aux flirts, je me laisse vivre.

Que penses-tu des applis de rencontre ?

J’ai été très Tinder pendant un moment, j’y ai rencontré de très bons potes d’ailleurs ! Je ne sais pas si j’ai vieilli, mais maintenant ça m’angoisse. J’y suis retournée récemment et j’ai dû y rester 4h. J’ai eu un message disant “Je suis à 2mn de chez toi en trottinette”, sans un bonjour ! Non mais oh !  De toute façon, mes potes ont tendance à dire qu’il m’arrive toujours des choses incroyables. Je suis du genre à rencontrer un mec génial en trébuchant sur lui dans un bar ou dans la rue. Ma vie est une comédie romantique (et musicale). Mes potes appellent ça “faire une Cassandre” maintenant.

T’aurais une anecdote ?

Par exemple, lors d’un voyage à l’étranger, je me baladais dans la rue et j’ai décidé de m’arrêter pour trouver du Wi-Fi. Je me suis assise sur un banc et là, j’aperçois un mec canon en face. On se regarde plusieurs fois. Au bout d’un moment, je me rends compte que je n’ai pas de Wi-Fi et je me suis demandée : « qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je me lève et je pars ? Est-ce que j’engage la conversation ? ». On n’arrêtait pas de se regarder, du coup j’ai sorti un bouquin et je me suis mise à lire pendant bien 20 minutes avant de me dire que c’était ridicule et de me décider à partir. Je me suis levée, je me suis mise en route, et au moment où j’allais dépasser l’angle de la rue, il s’est penché pour me voir jusqu’au dernier moment. Là, je me suis dit « je ne peux pas laisser passer ça ! ». Je suis revenue sur mes pas, je suis allée lui parler et on est allés dîner ensemble !

Il t’arrive des choses incroyables mais tu provoques un peu le destin quand même !

Bien sûr ! Je n’ai pas du tout envie de me dire qu’il ne m’arrive rien parce que je ne fais rien. Je n’attends pas après les autres, quand j’ai envie de faire un truc, je le fais. Il y a un facteur chance (et j’en ai beaucoup) mais quand les gens me disent « tu as de la chance d’avoir ci ou ça dans la vie », ils ne voient pas que je suis une bosseuse et que je fais en sorte d’obtenir ce que je veux aussi.

Tu n’as pas peur de draguer alors ?

J’aime bien me faire draguer, ça fait toujours du bien à l’ego. Du coup je drague en retour parce que ça fait toujours plaisir et je trouve que les femmes ne le font pas assez. Souvent, les filles ont tendance à dire « il n’est pas venu me parler ». Moi, je n’ai pas envie de passer à côté de quelque chose parce que je n’ai pas osé. 

Tu fais des rencontres facilement, c’est quoi ton secret ?

Je souris aux gens ! J’adore les gens, je vois toujours le meilleur en eux. Quand je rencontre quelqu’un, je n’ai jamais d’a priori. Mes potes me demandent d’ailleurs d’arrêter de parler à des inconnus dans la rue et de faire attention parce que tout le monde n’est pas comme moi. Je me dis qu’on attire ce qu’on veut. J’aime beaucoup les idées de karma et de destin, c’est mon petit côté sorcière. Je pense qu’on reçoit ce qu’on donne. 

Quelle est ta vision de la sexualité ? Est-ce un tabou pour toi ?

Absolument pas ! En revanche, je ne pense pas que les femmes jouissent de la même liberté sexuelle que les hommes. Par exemple, quand on parle de nos expériences, les femmes ont tendance à minimiser. On a l’impression qu’il faut compter avec combien de personnes on a couché et ne surtout pas dépasser un chiffre limite sinon t’es qualifiée de salope. C’est vraiment gênant parce que le même chiffre pour un mec est parfaitement acceptable. Il y a deux poids deux mesures.

Pour en revenir à Tinder, pour moi l’angoisse là-dedans vient du fait que tu sais pourquoi tu es là, tu sais pourquoi l’autre est là et tu sais ce qui arrive à la fin de l’histoire. La rencontre est biaisée parce que tu prends pour acquis ce qui va arriver à la fin, ce qui n’arrive pas quand tu rencontres quelqu’un dans un bar. Avec Tinder on est dans la « consommation », dans le mécanique, le besoin primitif alors que moi j’ai besoin d’alchimie, de connexion et de partager un moment avec quelqu’un. Parfois ça peut être un peu chaotique mais on se marre et on est juste content d’être là tous les deux, c’est le moment qui compte pour moi, le partage.

Un peu plus tôt, tu parlais de ton petit côté sorcière, tu peux nous en dire plus ?

Encore une histoire improbable ! C’est un mec que j’ai rencontré il y a quelques années sur Tinder (une fois de plus décidément !) qui était très intéressé par l’ésotérisme et il m’a ouvert à ce monde là en me faisant tester des trucs comme le pendule. Ça a été une énorme révélation pour moi !

Qu’est-ce qui te plaît dans la sorcellerie ?

C’est d’être dans l’instant, dans la matérialisation de mes intentions, je me sens connectée avec ce qui m’entoure. On a vraiment tendance à perdre cette connexion avec la nature ou les gens dans nos vies. Ce principe de dualité comme le karma dont je parlais tout à l’heure, cette idée selon laquelle tout ce que tu mets dans le monde te revient et bien, c’est l’un des principes de base de la sorcellerie : tout ce que tu fais revient trois fois vers toi. Je suis très cartésienne, la sorcellerie c’est mon côté spirituel.

*La Grisette : 27 Rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris.

**Point Éphémère : 200 Quai de Valmy, 75010 Paris.

Céline Coelho


A propos Céline Coelho

Rédactrice digital nomade, écrit pour le blog depuis 2019.

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