Simalti, mon “shoot” d’air 

Un grand bol d’air… saturé. Voilà ce que propose Simalti, cet institut dont la particularité est de respirer l’air de la montagne à une altitude comprise entre 3 000 et 5 000 mètres. Du très haut, donc ! Le but : booster l’organisme grâce à une meilleure oxygénation. Reportage.

IMG_1994
IMG_1993

Fin août. Il fait vraiment très chaud. Et avec cette chaleur étouffante, j’ai un peu de mal à respirer. Ce matin, un samedi, je décide donc d’aller me faire un “shoot” d’air chez Simalti, dans le quinzième arrondissement de Paris.
Après avoir franchi la porte d’entrée, je suis accueillie par Joséphine. Grande, blonde, radieuse, le sourire aux lèvres, son attitude me rassure. Car en réalité, rien de plus bizarre que de se retrouver allongée dans un fauteuil pour respirer un air montagnard saturé… simulé par une machine.
L’endroit est clair : des murs blancs avec une ligne bleue qui figure des montagnes, avec la hauteur des sommets, des calicots avec des images de montagnes. Le plafond, d’où pendent des boules transparentes, est recouvert d’un gazon vert en synthétique.
La promesse de Simalti est de gagner en détente, en qualité de sommeil, en énergie. De façon à diminuer le stress de la vie quotidienne, de réduire la fatigue… Ça, c’est pour le côté bien-être, en fait pour ceux qui ne sont pas des fans ou des habitués de la montagne.
Et il y a les autres, ceux pour qui respirer autrement est une quasi nécessité. Parce qu’ils préparent un marathon, un trek, une randonnée, l’ascension du mont Blanc… Des sportifs chevronnés pour qui la performance est presque une religion et qui se préparent à des challenges ou des compétitions.
Moi, je vais être beaucoup plus modeste. Je vise plutôt les sommets… du bien-être. C’est ce que j’inscris, dans la partie “objectifs visés”, sur la feuille que Joséphine me demande de remplir.

Masque de pilotes d’avions de combat
IMG_1987
IMG_1989

Il faut aussi répondre à une dizaine de questions sur son état de santé : pas question de “respirer” ici pour les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies respiratoires.
Je demande à Joséphine quel sera le bénéfice de cette séance :
« Quand vous sortirez d’ici, vous sentirez comme libérée de quelque chose, plus détendue, plus légère aussi. Ça, c’est le ressenti qui peut durer plusieurs jours. Mais le véritable bienfait, lui, va durer plus longtemps. Et ça change tout, je vous assure », affirme-t-elle avec ce superbe sourire plein de douceur.
Je suis curieuse de voir.
La jeune femme m’invite à la suivre. Je vais occuper l’un des trois box disponibles.
Elle m’installe dans un fauteuil noir qu’elle incline. Devant, une petite table sur laquelle je peux poser les pieds. Derrière moi, une machine, celle qui simule l’air. Elle me propose d’écouter de la musique : moderne, tibétaine, bruits de la nature… J’opte pour la musique moderne.
Elle me met un masque qui me recouvre le nez et la bouche. Un peu comme celui que portent les pilotes d’avions de combat. Un tube le relie à la machine. Ça me serre un peu au niveau du nez. Je réajuste.
Un casque sur les oreilles pour m’isoler de l’extérieur. Une musique et des voix profondes, douces ou mélancoliques, me fredonnent des chansons en anglais.
Programmée pour 3 000 mètres d’altitude, la machine démarre avec un bruit de pompe. On dirait qu’elle comprime de l’air. C’est vraiment ce qu’elle fait!
Joséphine me pince le doigt dans un appareil relié, lui aussi, à la machine, et qui mesure la fréquence cardiaque.
Elle pose sur moi une couverture. Je m’étonne :
« Vous allez voir… Ça dure cinquante minutes et la température intérieure de votre corps va chuter. À tout à l’heure ! »
Elle s’éclipse.
Me voilà seule avec moi-même. Je regarde autour de moi mais mon attention baisse. J’ai un peu froid. Heureusement, j’ai cette couverture. Sous le masque, j’ai parfois l’impression de manquer d’air. Il ne faut pas être claustrophobe.
Peu à peu, je m’habitue et me détend.
Sans m’en rendre compte, je m’assoupis.

Et puis, des larmes…

C’est Joséphine qui me réveille en douceur :
« Ça y est, c’est fini…
– Déjà ? »
Elle rit.
« Oui, ça fait pratiquement toujours ça ! »
Elle m’enlève le masque, arrête la machine, stoppe la musique. Elle me propose un thé et me suggère de rester encore allongée une dizaine de minutes. Sinon, je risquerais d’avoir le tournis.
Elle s’éloigne. D’un coup, des larmes affluent et je me mets à pleurer. Je ne comprends pas.
Paniquée, je rappelle Joséphine. Elle revient précipitamment avec un mouchoir.
« Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
– C’est déjà arrivé à d’autres clients. Vous avez réussi à relâcher votre corps. C’est une situation normale, surtout lorsqu’on est sous pression. Le corps accuse le coup… »
Ça me rassure. Au bout de quelques minutes, mes larmes s’arrêtent. Mes yeux doivent être rouges…
Je reprends mes esprits en buvant mon thé. Je rejoins Joséphine à l’accueil.
« Alors, comment vous sentez-vous? »
Je fais quelque pas. Je me sens plus légère. On dirait qu’on m’a retiré un poids de la poitrine.
« C’est bien ! »
Le sourire, encore ! Elle est chaleureuse, cette femme !
Elle me raconte qu’elle a découvert ce système à l’occasion d’un voyage en Nouvelle-Zélande :
« Il n’est pas rare de voir des employés porter un masque en travaillant. Le but est d’améliorer leur performance », explique-t-elle.
Elle a cependant voulu rajouter la partie bien-être. Elle est donc allée voir un scientifique suisse qui a inventé ces machines et elle a concocté avec lui ce programme de détente.
« On a testé en étant nos propres cobayes. Le fait de raréfier l’air permet de puiser en nous les ressources nécessaires pour mieux récupérer. »
C’est vrai qu’à mon arrivée, j’étais fatiguée. Maintenant la fatigue s’est envolée.
Je quitte Joséphine et son sourire. Dans la rue, la vie me semble d’un seul coup plus légère, les gens plus sympathiques. Je ne marche pas, je flotte… Oubliées les larmes ! À moi, les montagnes !

Marina Al Rubaee

Il existe en France deux centres Simalti
(Ouverts du lundi au samedi, sur rendez-vous) :

à 75015 Paris (métro Falguière)
4, villa du Mont-Tonnerre
Tél. : 01 42 19 06 45
E-mail: montparnasse@simalti.com

à 13100 Aix en Provence
Avenue des Déportés de la Résistance (angle rue Pierre de Coubertin)
Tél. : 04 42 57 23 84 ou 06 07 94 08 04
E-mail: aix-en-provence@simalti.com

Tarifs :
1 séance d’1 heure : 70 euros
6 séances d’1 heure : 380 euros
10 séances d’1 heure : 630 euros

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.